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C'était mieux avant... (Novembre 1984)

Ça file, ça file... le mois d'octobre est déjà passé. Reprenons donc notre voyage dans le temps afin de voir ce qui se tramait dans les salles de cinéma françaises en Novembre 1984 :

ruesdefeu.jpgOuf, j'ai 13 ans ! La première barrière d'interdiction est enfin franchie et je peux tranquillement aller voir par exemple Bernard Giraudeau, Valérie Kaprisky et Caroline Cellier s'entre-déchirer sur les plages de Saint-Tropez pendant L'année des méduses (Christopher Frank). La fable urbaine de Walter Hill, Les rues de feu, contrairement à ce que ma mémoire (et la réputation de son auteur) me soufflait, ne fut pas soumis à la même restriction. Hill était alors considéré comme une nouvelle pointure... A la question du passage du temps, l'ami Mariaque a déjà apporté quelques éléments de réponse ici. Tout comme sur L'histoire sans fin, la superproduction ouest-allemande pour enfants signée par Wolfgang Petersen (, à compléter par cet autre avis). En ce mois de novembre 84, avec La vengeance du serpent à plumes, Gérard Oury touchait à nouveau le jackpot, sans trop se fouler. La prestation qu'y offrait Coluche est moins restée dans les mémoires que la poitrine de Maruschka Detmers. Des quatre films effectivement vus à l'époque, aucun ne me fait de l'œil au point d'avoir envie de le revisiter.

Ceux qui me sont inconnus ne sont guère plus emballants, beaucoup ne se signalant que par rapport à un modèle populaire : L'arbalète de Sergio Gobbi (avec Daniel Auteuil, Marisa Berenson, Marcel Bozuffi) surfe ainsi sur le succès de La balance, A seize ans, dans l'enfer d'Amsterdam de Bruno Mattei (avec Anne Gisèle Glass) racole chez les amateurs de Moi Christiane F..., Blastfighter, l'exécuteur, film italien de John Old Junior (alias Lamberto Bava) décalque Rambo et Comment draguer tous les mecs de Jean-Paul Feuillebois reprend les ficelles des comédies du Splendid.

quilombo.jpgEn ce temps-là, Jerry Lewis tentait à nouveau une expérience française mais, après Michel Gérard (Retenez-moi ou je fais un malheur), tombait sur Philippe Clair (Par où t'es rentré, on t'as pas vu sortir). Les comédies américaines du mois, Le convoi des casseurs (de Charles B. Griffith, une histoire de poursuites en voitures) et Moscou à New York (de Paul Mazursky, sur un émigrant soviétique en Amérique, interprété par Robin Williams), n'éveillent pas plus de désir. Avec Quilombo, Carlos Diegues suscitait moins d'enthousiasme qu'aux grandes heures du Cinema novo brésilien. Autres sorties du mois : Reuben, Reuben, ou la vie d'artiste (de Robert Ellis Miller avec Tom Conti), Rocking silver (d'Erik Clausen, chronique rock danoise), Archie Shepp, Je suis jazz... C'est ma vie (documentaire de Franck Cassenti), Cal (de Pat O'Connor, sur l'Irlande du Nord), Christmas story (de Bob Clark), Matagi, le vieux chasseur d'ours (de Toshio Gotoh), Un amour interdit (drame historique de Jean-Pierre Dougnac), Et la vie... et les larmes... et l'amour (Nikolai Goubenko, chronique d'une maison de retraite soviétique). Une fois n'est pas coutume, peut-être faut-il alors se tourner vers Hong Kong : Mad mission est une parodie d'espionnage concoctée par un Tsui Hark en pleine ascension et Le dernier seigneur de Shaolin, de Woo Ming Hung, est un film de kung-fu à l'honnête réputation (contrairement à La main de fer de Chao de Luk Tang, présenté au même moment).

boymeetsgirl.JPGAprès un excellent mois d'octobre, novembre flirterait donc avec le néant si trois titres ne relevaient le niveau. La sortie tardive d'un mélodrame de 1959, Fleurs de papier, permettait la découverte de Guru Dutt, grande figure du cinéma indien. L'Anglais Michael Radford s'attaquait courageusement à Orwell en donnant sa version de 1984. De son étonnante réussite, nous vous avons déjà entretenu ici. Dernier film à évoquer et non des moindres, tant il doit être cher à nombre d'entre nous, le premier Leos Carax, Boy meets girl. Indissociable, dans mon souvenir, du Mauvais sang de 1986, puisque découvert à la suite de celui-ci (mais guère revu depuis), il m'en reste surtout quelques flashs en noir et blanc et je préfère m'abstenir d'en parler plus avant, de peur de lui rendre trop maladroitement hommage.

starfix20.jpgL'Amadeus de Forman étant sorti le dernier jour du mois d'octobre, plusieurs revues le choisissent pour illustrer leur numéro de novembre : Positif (285), La revue du Cinéma (399) et les Cahiers du Cinéma (365). Cinéma 84 (311) fait de même mais avec L'amour par terre de Rivette. Cinématographe (104) consacre sa livraison mensuelle aux "enfants sauvages" (Le voleur de Bagdad de Berger, Powell et Whelan en couverture) et Jeune Cinéma (162) revient sur l'œuvre de Boris Barnet (La jeune fille au carton à chapeau). La "conquérante" Valérie Kaprisky est à la une de Première (92) et Sophie Marceau sur celle de Starfix (20), en prévision de la sortie de L'amour braque. Finalement, seul L'Écran Fantastique (50) met en avant l'un des films évoqués plus haut, Les rues de feu.

Voilà pour novembre 1984. La suite le mois prochain...

Commentaires

  • IL faudra que je revoie mes notes de l'époque, j'avais l'impression qu'il y avait plus de choses intéressantes. Là-dedans, mis à par "L'histoire sans fin" que je n'avais pas trop aimé (trop nian-nian), j'ai juste vu "Les rues de feu". Jamais revu mais à priori je trouve l'avis de Mariaque un peu raide. J'aimais beaucoup Michael Paré et j'ai le souvenir d'un film plutôt plaisant, pas très original mais de la bonne série B à l'esprit BD, façon Métal Hurlant. Curieux mais un peu inquiet à l'idée d'aller y revoir.

  • Personnellement, je n'ai aucun souvenir précis de ma découverte de "L'histoire sans fin" et guère plus de celle des "Rues de feu" (sinon celui d'un esprit vaguement "rock'n'roll" ou plutôt, malheureusement, "rock-FM", si l'on se réfère à Mariaque).

    A quand la retranscription de ces fameuses notes dans Inisfree ? Cela complèterait avantageusement cette chronique mensuelle...

  • Et par rapport à ton "impression qu'il y avait plus de choses intéressantes", c'est peut-être dû au fait que les films de septembre ou octobre étaient encore à l'affiche (voire ceux de l'été) et que la rotation des titres dans les salles était bien moins rapide qu'aujourd'hui (seulement 26 nouveaux films en novembre 84 : rien à voir avec ce que l'on connaît maintenant).

  • Gaaaaaaah! Starfix !!!!!!!!!
    RIP

    PS. Enfin, j'préfère le numéro 15 avec Mel Gibson (The Bounty) en couv parce qu'il y avait VIDEODROME de Cronenberg à l'intérieur... :)
    (remis en mains propres par François Cognard himself... me demande à qui j'l'ai refilé... si la personne me lit... merci de donner suite)

  • Jamais vraiment lu Starfix pour ma part (et je n'ai donc pas ton n°15 chez moi :]).

  • Comment ?!
    Mais... mais... je croyais que tu piochais dans tes collections personnelles moi !!

  • Oh non ! je ne vis pas entouré de piles de revues poussiéreuses estampillées 80's. Pourquoi pas des posters de Simple Minds sur les murs de ma chambre, tant que tu y es... :-)

    Cette (merveilleuse) rubrique est simplement basée sur des données le plus exhaustives possibles ("La saison cinématographique" pour les sorties de film et internet, principalement, pour les revues, si vous voulez tout savoir, Madame...), croisées avec mes souvenirs personnels "d'entrée en cinéphilie".

  • Ouf ! tu me rassures je t'imaginais déjà transformé en petit clerc de notaire... :D
    (de toutes manières, comme tous les garçons de ton âge actuellement, je présume que Mam'zelle Scarlett et Miss Fox ont les honneurs de tes murs... mouarf !

  • Moi je l'ai, ledit Starfix, mais je crains que ce ne soit pas toi qui me l'ai passé, Frédérique...

    Quant aux posters sur mes murs pas de Simple Minds non plus mais un Evil Dead et un Breakfast Club, c'est embarrassant ou pas ?

  • @Mariaque
    Hello vous !
    Un poster du club sur ton mur, mmmm, tu es JEUNE non ?
    En vérité... faudrait demander à l'Evil c'qu'il veut comme breakfast... Estevez, Molly ou la p'tite Sheedy (tiens, qu'est-elle devenue celle-ci ?) :D

  • Point d'embarras à ressentir, cher Mariaque (faudrait vraiment que j'y refasse un tour au Breakfast Club...). Peut-être en réaction à l'époque où mes pans de murs étaient recouverts des petites fiches de films que l'on trouvait dans "Première", je suis plutôt, personnellement, d'une rigueur hanekienne, me limitant sous mon toit à une affiche de 2001, à une photo de Mastroianni et une autre des Little Rabbits.

    Quant aux deux demoiselles que tu cites, Frédérique, je pencherai nettement pour Scarlett si l'envie me prenait de retapisser.

  • Moi, par contre, je vis entouré de piles de revues (des années 70 à aujourd'hui), mais elles ne sont pas poussiéreuses parce que je les soigne et maintenant que j'ai plein de placards, je les ai bien rangées, le Starfix 15 entre le 13 et le 16.
    Et puisqu'on en est aux confidences sur les murs, j'avais, quand je vivais dans mon appartement à moi tout seul, des dizaines de photos d'exploitation sur les murs. depuis que je suis un père de famille responsable, j'ai juste conservé "Le mercenaire" et "La chevauchée fantastique". Le reste, c'est en négociation avec ma compagne.

  • Vincent, ma réaction à Fred était juste motivée par l'envie de placer quelques bons mots (un peu comme dans un Jeunet) car en fait, je regrette un peu aujourd'hui d'avoir bazardé mes magazines de l'époque (Première, Best...).
    Et puis, il y a, comme tu dis, les négociations... J'ai dû batailler ferme pour installer un tout petit cadre avec à l'intérieur une photo du Nosferatu de Murnau...

  • Mes négos se passent uniquement avec mes murs ! Genre... bon ce mois ci je te cloue tous mes gars du moi(s) où j'veux, et le mois prochain, t'es nu avec des p'tits trous trous partout...
    Jusqu'à présent, je n'ai eu aucune réclamation...
    @Vincent, y a un truc qui va pas dans la pile, comme un complot... ousqu'est le numéro 14 ? :D

  • Franchement , je suis arrivé ici en suivant les divers liens qui au depart me ramene vers " les rues de feu" . Et je dois dire que moi aussi en 84 je n'avait que 10 ans ,j'ai vu ce film 3 ans apres et aujourd'hui encore il reste pour moi un tres grand film d'action,rock et comedie ... si j'puis dire . Il y a tout dans ce film : une histoire d'amour ,un brin de violence (forcement par rapport a aujourd'hui ...) ,une enigme suffisament ficellé pour la base du film et une superbe affiche d'acteurs .
    3 films ont marqué mes années la ... il y avait rocky 3 ( avec mister T qui cartonnait avec l'agence tous risque ) Terminator et ... les rues de feu .
    J'ai revu recement les rues de feu et je dois dire que j'ai eu autant de plaisir a le revoir qu'a l'epoque .
    Pour finir ,je dirait que c'etait un film simple et efficace pas comme aujourd'hui ou les esprits les plus pervers se se reconnaissent dans toutes ces series ou telefilms qui ne font qu'accelerer les psychopaties .

  • Alain, j'avoue avoir pour ma part très peu envie de me replonger aujourd'hui dans ce type de film.
    Quant à l'omniprésence des séries, films ou téléfilms que vous évoquez, je ne pense pas que cela soit un problème en soi. Il faudrait déjà démontrer qu'il y a aujourd'hui plus de "psychopathes" dans nos rues qu'auparavant et ensuite que leur déséquilibre est lié aux différents spectacles qu'ils ont pu voir...
    En tout cas, merci de la visite.

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