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  • Trois bébés sur les bras (Frank Tashlin, 1958)

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    Évidemment pas le meilleur Tashlin (je n'ai, de toute façon, jamais trouvé qu'il planait à des hauteurs stratosphériques) mais pas non plus la catastrophe qu'on peut craindre. Ce scénario emprunté à Preston Sturges donne une comédie inégale, où Jerry Lewis, débarrassé de Dean Martin, cherche à émouvoir plus qu'auparavant. Il n'y parvient pas vraiment, choisissant d'en passer beaucoup trop souvent par des chansons sirupeuses, mais il semble sincère. Ce qui empêche de s'ennuyer, c'est l'alternance de ces moments gentillets et de séquences comiques souvent efficaces. Tashlin y est peut-être un peu bridé par rapport à certaines autres de ses réalisations mais il en ressort finalement un certain équilibre. Deux ou trois gags s'étirent de façon assez surprenante, la première apparition de Lewis est tonitruante (dévastation de tout un quartier avec une lance à incendie incontrôlable), sa brève prestation de rocker est irrésistible et le dénouement, comme dans la meilleure comédie américaine classique, est à la fois moral (la famille heureuse) et immoral (la valse des couples jusqu'à la "bigamie involontaire").

  • La Messe est finie (Nanni Moretti, 1986)

    ***
    Moretti convertit l'essai Bianca, pas totalement abouti à mes yeux, dans lequel il commençait à prendre de la distance avec la dimension éminemment autobiographique de ses premiers films. Il choisit d'abord le contre-pied dans sa composition d'un personnage a priori calme et non violent, à l'opposé des précédents. Mais le doute, l'angoisse, le poids de la solitude le rattrappent vite, assombrissant le film, finalement aussi désenchanté que les autres. Aussi drôle également, notamment grâce aux brusques changements de vitesse dont est capable Moretti acteur dans un même plan. Le sujet rapproche La Messe est finie du Nazarin de Bunuel : un prêtre veut faire le bonheur de son entourage et enregistre échec sur échec. La mise en scène en apparence simple de Moretti fait d'autant plus merveille ici qu'elle vient en appui d'une narration bien plus serrée qu'auparavant. Prêt pour les grands films à venir. 

  • Une équipe hors du commun (Penny Marshall, 1992)

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    Honnête divertissement dans les deux sens du terme. C'est agréable à suivre même si l'on ne possède aucune connaissance ni attirance pour le baseball, grâce au dynamisme de chaque séquence. C'est surtout honnête car bienveillant envers le moindre de ses personnages, tous bien campés (Madonna est tout à fait correcte, Geena Davis impeccable et Tom Hanks, en entraîneur alcoolique forcé de s'occuper d'une équipe de filles, sort une composition savoureuse), tout en ne repoussant pas trop dans l'ombre les difficultés et les douleurs de l'époque (1943). Le récit est classique mais a le bon goût de ne pas virer au triomphalisme, se terminant même par une défaite. Il est encadré par un prologue et un épilogue au présent dans lesquels ce sont bien des actrices âgées qui jouent les rôles et non les stars grimées, ce qui rend la fin, cette réunion de mamies pionnières du baseball féminin professionnel, touchante.