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2020s - Page 2

  • Juré N°2 (Clint Eastwood, 2024)

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    Le cœur du procès m'a paru remarquable : le plaisir d'une exposition des "faits" à travers l'incomplétude des points de vue cinématographiques et surtout les extraordinaires contre-champs sur le visage subtilement changeant de Nicholas Hoult. La partie délibération m'a moins passionné, plus contrainte dans la caractérisation nécessaire des différents jurés.

  • Anora (Sean Baker, 2024)

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    Je ne sais pas si c'est la manière de Sean Baker (pas vu les précédents) mais cette construction en larges blocs qui se répondent forcément ça me paraît quand même une "assurance pour les grands festivals", genre "plus c'est long, plus on donne la sensation d'un film important". Pourtant, After Hours/Scorsese ça tenait en à peine plus d'1h30, et Good Time/Safdie idem... Là il faut s'enquiller 30 ou 40 premières minutes épuisantes avant d'être surpris et accroché, et encore, certaines séquences fortes de la suite n'auraient peut être pas perdu à être raccourcies. J'aime en tout cas qu'après la présentation de personnages si difficiles à supporter, Baker finisse par leur donner leur chance, que, dans l'ambiance assez violente, il n'en condamne aucun au gros retour de bâton. J'aime bien aussi la façon dont il filme Youri Borissov toujours à côté ou derrière Mikey Madison (même si, comme l'ont relevé certains je crois, cela laisse deviner l'issue).

  • Mercredi (Tim Burton, Gandja Monteiro & James Marshall, 2022)

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    Un tantinet longuette (ah oui, c'est vrai que c'est une série), peu embarrassée pour amener certains rebondissements, et baignant dans une ambiance harrypotterienne avec amourettes de pensionnat loin d'être palpitantes, "Wednesday" a quand même ses bons moments, les plus ironiques (même si cela manque de vraie méchanceté), les plus malins (Christina Ricci va forcément avoir un rôle déterminant dans l'histoire), les plus indécrottablement gothiques (les obsessions de l'héroïne, jusqu'à sa danse de désossée) et les plus amoureusement référentiels (dont l'amusante scène hommage à "Carrie").

  • Grand Tour (Miguel Gomes, 2024)

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    Un film qui mesure des écarts et qui tente à sa façon de les combler, entre un homme et une femme, entre deux points de vue, entre des pays, entre des peuples, entre des gens d'origines très différentes, entre des langues, entre hier et aujourd'hui, entre la couleur et le noir et blanc, entre la fiction et le documentaire, entre le studio et la rue, entre le cinéma d'avant (Murnau, Sternberg, Oliveira) et celui qu'il est encore possible de faire maintenant.

  • All We Imagine as Light (Payal Kapadia, 2024)

    ***
     
    Chercher de la douceur, du sens et de la liberté, dans le chaos de la grande ville, puis voir ailleurs si on les trouve. Beau film dont j'ai notamment aimé la manière de démarrer plusieurs séquences comme des confessions ou des témoignages, dans le prolongement de son ouverture documentaire, tout en les intégrant parfaitement à la fiction.

  • Megalopolis (Francis Ford Coppola, 2024)

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    J'ai un peu perdu le fil sur la fin. Pendant un bon moment, le foisonnement m'a emballé. Parmi toutes les richesses, cette impression que derrière chaque personnage, chaque silhouette de passage, il y aurait une ramification, un autre film possible. Dans le dernier mouvement, ça se resserre autour de quelques uns, on n'a plus trop le côté bordélique et une espèce de confusion du discours me semble prendre la place.

  • Les Graines du figuier sauvage (Mohammad Rasoulof, 2024)

    **
     
    Sans doute la dénonciation du régime iranien impose de ne pas y aller par quatre chemins mais la première heure et demie du film m'a paru beaucoup trop longue et épuisante dans la contextualisation choc, dans l'accumulation immédiate de tous les dilemmes moraux possibles. C'est donc le basculement de la seconde partie qui le rend plus fort à mes yeux, quand tout vire au thriller jusqu'au symbolisme final, quand l'angle d'attaque est modifié, vraiment recentré sur la famille, quand la fiction prend tout à fait en charge la colère (au lieu d'imposer au regard ces violences insoutenables et bien réelles via les vidéos prises au portable).