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2020s - Page 2

  • Mercredi (Tim Burton, Gandja Monteiro & James Marshall, 2022)

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    Un tantinet longuette (ah oui, c'est vrai que c'est une série), peu embarrassée pour amener certains rebondissements, et baignant dans une ambiance harrypotterienne avec amourettes de pensionnat loin d'être palpitantes, "Wednesday" a quand même ses bons moments, les plus ironiques (même si cela manque de vraie méchanceté), les plus malins (Christina Ricci va forcément avoir un rôle déterminant dans l'histoire), les plus indécrottablement gothiques (les obsessions de l'héroïne, jusqu'à sa danse de désossée) et les plus amoureusement référentiels (dont l'amusante scène hommage à "Carrie").

  • Grand Tour (Miguel Gomes, 2024)

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    Un film qui mesure des écarts et qui tente à sa façon de les combler, entre un homme et une femme, entre deux points de vue, entre des pays, entre des peuples, entre des gens d'origines très différentes, entre des langues, entre hier et aujourd'hui, entre la couleur et le noir et blanc, entre la fiction et le documentaire, entre le studio et la rue, entre le cinéma d'avant (Murnau, Sternberg, Oliveira) et celui qu'il est encore possible de faire maintenant.

  • All We Imagine as Light (Payal Kapadia, 2024)

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    Chercher de la douceur, du sens et de la liberté, dans le chaos de la grande ville, puis voir ailleurs si on les trouve. Beau film dont j'ai notamment aimé la manière de démarrer plusieurs séquences comme des confessions ou des témoignages, dans le prolongement de son ouverture documentaire, tout en les intégrant parfaitement à la fiction.

  • Megalopolis (Francis Ford Coppola, 2024)

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    J'ai un peu perdu le fil sur la fin. Pendant un bon moment, le foisonnement m'a emballé. Parmi toutes les richesses, cette impression que derrière chaque personnage, chaque silhouette de passage, il y aurait une ramification, un autre film possible. Dans le dernier mouvement, ça se resserre autour de quelques uns, on n'a plus trop le côté bordélique et une espèce de confusion du discours me semble prendre la place.

  • Les Graines du figuier sauvage (Mohammad Rasoulof, 2024)

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    Sans doute la dénonciation du régime iranien impose de ne pas y aller par quatre chemins mais la première heure et demie du film m'a paru beaucoup trop longue et épuisante dans la contextualisation choc, dans l'accumulation immédiate de tous les dilemmes moraux possibles. C'est donc le basculement de la seconde partie qui le rend plus fort à mes yeux, quand tout vire au thriller jusqu'au symbolisme final, quand l'angle d'attaque est modifié, vraiment recentré sur la famille, quand la fiction prend tout à fait en charge la colère (au lieu d'imposer au regard ces violences insoutenables et bien réelles via les vidéos prises au portable).

  • Journal de Tûoa (Maureen Fazendeiro et Miguel Gomes, 2021)

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    Pour patienter jusqu'à la sortie de Grand Tour, rattrapage de cette pastille estivale en mode confinement. Récit à rebours des activités anodines d'un trio de personnages qui intrigue en obligeant à chercher une autre manière d'envisager les conséquences et les enchaînements, avant d'ennuyer un peu, puis d'intéresser à nouveau lorsqu'il devient l'histoire du tournage lui-même. C'est une expérience, un essai qui se fait et se défait, qui joue des qualités de ses défauts, du charme de ses limites.

  • Ma vie ma gueule (Sophie Fillières, 2024)

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    Chronique calée sur l'évolution cyclothymique d'une femme de 55 ans dont le petit grain de folie vire parfois dangereusement à la grosse boule noire. Drôle, déprimant, bouleversant, en alternance ou en même temps, le film ne lâche pas Agnés Jaoui, exceptionnelle (ou très ordinaire), et la propulse au milieu de gens de tous les jours qui pourraient aussi bien être des fantômes du passé, des messagers de la Mort ou des doubles d'elle-même. C'est le bel adieu de Sophie Fillières, réalisatrice décédée quelques jours après la fin du tournage.

  • A son image (Thierry de Peretti, 2024)

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    A nouveau sensible à la mise en scène de Thierry de Peretti, sa façon de faire durer les plans, de donner la sensation exacte des espaces, de mobiliser les groupes dans son cadre. Un peu moins convaincu par la construction, légèrement bancale je trouve (les transitions Corse-Yougoslavie), et la voix off, mi-romanesque mi-réflexive (les interrogations sur la "vérité photographique", il me semble que Peretti a suffisamment de talent pour les intégrer dans le récit lui-même et ne pas avoir à les plaquer par-dessus).