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  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1957)

    Suite du flashback.

     

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    1957 : L'année commence par quelques amabilités. Eric Rohmer, qui est en passe de devenir rédacteur en chef au même titre que Jacques Doniol-Valcroze et André Bazin, se positionne contre John Huston et contre la secte des critiques de Positif. Ces derniers couvrent de louanges Moby Dick et renvoient les Cahiers vers l'extrème-droite. Chacun s'émeut toutefois de la mort d'Humphrey Bogart.
    Positif fête doublement les débuts d'Andrzej Wajda et présente l'oeuvre d'Akira Kurosawa. Louis Seguin craque pour Cyd Charisse et Paul-Louis Thirard pour Dorothy Malone, Roger Tailleur survole les westerns de l'année 56. Le cinéma italien (de Giuseppe de Santis à Lucia Bose), le cinéma chinois, la science-fiction sont abordés.
    En face, Bazin tente de mettre en garde contre les excès de la politique des auteurs menée par ses jeunes collègues de bureau. En décembre, François Truffaut, lui, assassine Clouzot. Auparavant sont publiés des entretiens avec Anthony Mann, Max Ophuls et Vincente Minnelli, et des textes de Robert Bresson, Federico Fellini, Elia Kazan et Sergueï Eisenstein (sur Dovjenko). Doniol-Valcroze revient sur Sacha Guitry et Lotte Eisner sur Erich von Stroheim.
    La rédaction de Positif annonce en début d'année que le "mot "mensuel" sur (leur) couverture dépasse maintenant le cri d'espoir pour friser la vérité". Cela durera à peine six mois... Quant aux choix des couvertures par les Cahiers, ils continuent à montrer un certain louvoiement entre le prolongement logique de leur ligne critique et les exigences commerciales (Guerre et paix en une pour la deuxième fois en quatre mois).

     

    Janvier : Je reviendrai à Kandara (Victor Vicas, Cahiers du Cinéma n°67) /vs/ Cyd Charisse (Positif n°20)

    Février : L'amour à la ville (Collectif, C68) /vs/ Une fille a parlé (Andrzej Wajda, P21)

    Mars : Guerre et paix (King Vidor, C69) /vs/ Les sept samouraïs (Akira Kurosawa, P22)

    Avril : Sait-on jamais ? (Roger Vadim, C70) /vs/ Lucia Bose (P23)

    Mai : "Situation du cinéma français" (Celui qui doit mourir, Jules Dassin, C71) /vs/ Dorothy Malone (P24)

    Juin : La symphonie nuptiale (Erich von Stroheim, C72) /vs/---

    Juillet : Le salaire du diable (Jack Arnolds, C73) /vs/---

    Septembre : Guendalina (Alberto Lattuada, C74) /vs/ Kanal (Andrzej Wajda, P25-26)

    Octobre : Les nuits de Cabiria (Federico Fellini, C75) /vs/---

    Novembre : Drôle de frimousse (Stanley Donen, C76) /vs/---

    Décembre : Le soleil se lève aussi (Henry King, C77) + Jean Renoir (C78) /vs/---

     

    cahiers78.JPGpositif23.jpgQuitte à choisir : Pour une fois, mis à part le spécial Renoir (et le retour sur Stroheim), il n'y a pas grand chose d'enthousiasmant du côté des couvertures des Cahiers (un Fellini de moyenne envergure et un Donen juste sympathique). Les gens de Positif en profitent, exaltés par Les sept samouraïs et Kanal, et troublés par un sacré tiercé d'actrices. Allez, pour 1957 : Avantage Positif.

     

    A suivre...

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1956)

    Suite du flashback.

     

    cahiers60.JPGpositif16.JPG1956 : Kim Novak fait tourner les têtes des rédacteurs des deux bords et Buñuel a l'honneur de la première couverture "partagée", à l'occasion de la sortie de La mort en ce jardin. L'existence de ces ponts entre les revues n'est pourtant qu'un leurre, les relations commençant à s'envenimer sérieusement. Positif lance quelques piques par Dreyer, Rossellini et Hitchcock interposés, provoquant un "passage en revue" virulent de Rohmer dans les Cahiers, qui entraînera lui-même etc, etc... La guerre des tranchées commence.

    Les Cahiers publient plusieurs textes de cinéastes (Ophuls, Renoir, Dreyer, Sternberg), des entretiens avec Howard Hawks, Robert Aldrich et Joshua Logan, un nouveau dossier sur Alfred Hitchcock, un texte sur Luchino Visconti. Fereydoun Hoveyda (l'un des seuls critiques à avoir écrit en même temps dans les deux revues) fait l'éloge du serial américain, quelques uns, dont Jean-Luc Godard, s'interrogent sur le montage et Eric Rohmer présente Ingmar Bergman. Le mystère Picasso est l'objet de plusieurs études.

    A Positif, Roger Tailleur intronise Robert Aldrich, Georges Franju est désigné comme "le plus grand cinéaste français", Richard Brooks a droit à un dossier, les situations de René Clément et d'Henri-Georges Clouzot sont abordées et Ingmar Bergman est défendu... surtout à travers Harriett Andersson. A part ça, les rythmes de parutions ne sont toujours pas synchrones.

    Janvier : Ordet (Carl Theodor Dreyer, Cahiers du Cinéma n°55) /vs/---

    Février : Une jeune fille des Flandres (Helmut Kautner, C56) /vs/---

    Mars : Il Bidone (Federico Fellini, C57) /vs/---

    Avril : La rose tatouée (Daniel Mann, C58) /vs/---

    Mai : Le mystère Picasso (Henri-Georges Clouzot, C59) /vs/ Du plomb pour l'inspecteur (Richard Quine, Positif n°16)

    Juin : Kim Novak (C60) /vs/ Le cirque infernal (Richard Brooks, P17)

    Juillet : Sourires d'une nuit d'été (Ingmar Bergman, C61) /vs/---

    Septembre : Alfred Hitchcock (C62) /vs/---

    Octobre : La mort en ce jardin (Luis Bunuel, C63) /vs/---

    Novembre : Bus stop (Joshua Logan, C64) /vs/ Gervaise (René Clément, P18)

    Décembre : Guerre et paix (King Vidor, C65) + "L'acteur" (James Dean, C66) /vs/ La mort en ce jardin (Luis Bunuel, P19)

     

    cahiers63.JPGpositif19.JPGQuitte à choisir : Ouais, le Dreyer et le Bergman sont pas trop mal... (Aïe !). Tendresse particulière pour le Fellini, rarement mis en avant. Si l'on ajoute Kim, Alfred et Henri-Georges, la messe est dite, cela même sans connaître le Richard Quine, ni ce Bunuel-là d'ailleurs. Gervaise et Le cirque infernal, tout solides qu'ils soient, ne font pas le poids. Allez, pour 1956 : Avantage Cahiers.

     

    A suivre...

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1955)

    Suite du flashback.

     

    cahiers46.JPGpositif13.JPG1955 : Vitesse de croisière pour les Cahiers et affirmation de la position des "jeunes turcs". Truffaut lance la "politique des auteurs" en soutenant le Becker d'Ali Baba et les quarante voleurs et Rohmer démarre sa série d'articles théoriques : Le celluloïd et le marbre. Fellini (La strada sur tous les tons) joue des coudes avec Rossellini et Aldrich déboule. Les rencontres se multiplient : avec Abel Gance, Alfred Hitchcock, John Ford, Jules Dassin, Carl Dreyer, Norman McLaren. Entre un portrait d'Humphrey Bogart et un panorama du cinéma chinois, la rédaction se pose deux questions : "Les Marx Brothers ont-ils une âme ?" et "Comment peut-on être Hitchcocko-Hawksien ?".

    En 1955, les temps sont toujours durs pour Positif, qui ne sort que deux numéros. Au moins cela leur permet-il de jeter un vaste regard en arrière et de dresser deux bilans successifs des mois écoulés, marqués selon eux par les films d'Henri-Georges Clouzot, Claude Autant-Lara, Jean Grémillon, Federico Fellini, Alberto Lattuada, Lazlo Benedek, John Huston, Luis Buñuel... En couverture, ils choisissent étrangement un court-métrage de Franju et un film de marionnettes tchèque (on remarque l'arrivée en force du cinéma d'animation puisque Norman McLaren se retrouve également à la une des Cahiers en juillet).

    Janvier : La tour de Nesle (Abel Gance, Cahiers du Cinéma n°43) /vs/---

    Février : Monnaie de singe (Norman McLeod, C44) /vs/---

    Mars : Oasis (Yves Allégret, C45) /vs/ Hôtel des Invalides (Georges Franju, Positif n°13)

    Avril : La strada (Federico Fellini, C46) /vs/---

    Mai : French cancan (Jean Renoir, C47, ) /vs/---

    Juin : L'or de Naples (Vittorio De Sica, C48) /vs/---

    Juillet : Blinkity blank (Norman McLaren, C49) /vs/---

    Septembre : Marty (Delbert Mann, C50) /vs/---

    Octobre : Vacances à Venise (David Lean, C51) /vs/---

    Novembre : Les mauvaises rencontres (Alexandre Astruc, C52) /vs/ Le brave soldat Chveik (Jiri Trnka, P14-15)

    Décembre : Le grand couteau (Robert Aldrich, C53) + "Situation du cinéma américain" (Sept ans de réflexion, Billy Wilder, C54) /vs/---

     

    cahiers49.JPGpositif14.JPGQuitte à choisir : Pas vraiment de match possible dans ces conditions. Les choix de Fellini, Renoir et Aldrich ne sont guère discutables, celui de L'or de Naples beaucoup plus et les films de Gance, Allégret et Mann ne sont pas très engageants. Allez, pour 1955 : Avantage Cahiers.

     

    A suivre...

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1954)

    Suite du flashback.

     

    cahiers32.JPGpositif10.JPG1954 : Aux Cahiers, Rossellini est plus que jamais en vedette. Buñuel également, par deux fois, à trois mois d'intervalle, avant de se voir "subtilisé" pour plusieurs années par la revue d'en face. Au rythme de ces numéros, frappe la succession de grands entretiens : avec les deux premiers nommés ou avec Jacques Becker et Jean Renoir (dont la revue fête les 60 ans). En janvier, François Truffaut lâche sa petite bombe sur le cinéma français. Cela n'empêchera pas Autant-Lara de se retrouver célébré à la fin de l'année, mais la ligne directrice des Cahiers est en train de changer sous les coups de boutoirs du groupe des plus jeunes critiques de la revue emmené par Rohmer, équipe qui impose par ailleurs un numéro spécial Hitchcock.

    Pour Positif, 1954 est également une année charnière avec le déménagement de Lyon à Paris et le renforcement de la tendance surréaliste avec les arrivées d'Ado Kyrou, de Robert Benayoun et de Louis Seguin. Les grandes polémiques ne vont pas tarder à éclater. Le cinéma mexicain est largement étudié en même temps que l'œuvre de Buñuel. Bernard Chardère s'entretient avec Jean Grémillon (pour L'amour d'une femme). Positif commence à mettre des photos en couverture mais a du mal à tenir le rythme avec seulement trois numéros, dont deux consacrés au cinéma américain (on y parle entre autres de Paul Strand, de Fred Zinnemann, de Jules Dassin, de Vincente Minnelli, de John Ford, de science-fiction et de dessin animé).

    Janvier : Le petit fugitif (Ray Ashley, Morris Engel et Ruth Orkin, Cahiers du Cinéma n°31) /vs/---

    Février : Touchez pas au grisbi (Jacques Becker, C32) /vs/---

    Mars : Pain, amour et fantaisie (Luigi Comencini, C33) /vs/---

    Avril : Audrey Hepburn (C34) /vs/---

    Mai : Monsieur Ripois (René Clément, C35) /vs/ L'âge d'or (Luis Bunuel, Positif n°10)

    Juin : El (Luis Bunuel, C36) /vs/---

    Juillet : Jeanne au bûcher (Roberto Rossellini, C37) /vs/---

    Septembre : Robinson Crusoé (Luis Bunuel, C38) /vs/ Bas les masques (Richard brooks, P11)

    Octobre : Le crime était presque parfait (Alfred Hitchcok, numéro spécial C39) /vs/---

    Novembre : Le rouge et le noir (Claude Autant-Lara, C40) /vs/ Tous en scène (Vincente Minnelli, P12)

    Décembre : Roméo et Juliette (Renato Castellani, C41) + "L'amour au cinéma" (C42) /vs/---

     

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    Quitte à choisir : Série de films plus ou moins passionnants pour les Cahiers (plus : Becker, Bunuel, Hitchcock ; moins : Clément, Rossellini, Autant-Lara). C'est la régularité de parution qui fait la différence sur ce coup, face à L'âge d'or et Tous en scène. Allez, pour 1954 : Avantage Cahiers.

     

    A suivre...

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1953)

    Suite du flashback sur les deux revues de cinéma, par le biais de leurs couvertures.

     

    cahiers20.JPGpositif7.JPG1953 : Sur les couvertures des Cahiers, la présence de Renoir et Rossellini a tendance à masquer le fait que la revue ne suit pas encore vraiment de ligne éditoriale stricte, sous la double direction de Doniol-Valcroze et Bazin. Jean Mitry revient longuement sur le pionnier Thomas Ince, Jacques Rivette proclame le "Génie de Howard Hawks" et rencontre Otto Preminger. Un hommage est rendu (comme dans Positif) à Jean Epstein, un ensemble de textes sur le cinemascope est publié. Autres noms croisés dans les sommaires : Murnau, Poudovkine et Ivens.

    Cet éclectisme se retrouve peu ou prou dans la revue d'en face (Positif, à une exception près, ne met toujours pas de photo en une et nous continuons donc à ajouter entre parenthèses les films défendus dans chaque numéro). Orson Welles, Jacques Tati, Carl Dreyer, William Wellman, Preston Sturges, Erich von Stroheim, Robert Mennegoz, Pierre et Jacques Prévert et surtout Jean Vigo sont les personnalités mises en avant en ce temps-là. Les lignes bougeront plus clairement à partir de l'année suivante, 1954 constituant un tournant pour les deux titres.

    Janvier : Viva Zapata (Elia Kazan, Cahiers du Cinéma n°19) /vs/---

    Février : Le carrosse d'or (Jean Renoir, C20) /vs/---

    Mars : La mort d'un commis voyageur (Lazlo Benedek, C21) /vs/---

    Avril : Les vacances de Monsieur Hulot (Jacques Tati, C22, ) /vs/ Positif n°6 (Othello, Les vacances de Monsieur Hulot, Le carrosse d'or, Jean Epstein)

    Mai : La mer cruelle (Charles Frend, C23) /vs/ L'Atalante (Jean Vigo, numéro spécial Positif n°7)

    Juin : Niagara (Henry Hathaway, C24) /vs/---

    Juillet : Europe 51 (Roberto Rossellini, C25) /vs/---

    Septembre : La lune était bleue (Otto Preminger, C26) /vs/ Positif n°8 (Crin Blanc, Le bon dieu sans confession, Carl Dreyer, William Wellman, Preston Sturges)

    Octobre : Madame de... (Max Ophuls, C27) /vs/ Positif n°9 (Les vacances de Monsieur Hulot, Et tournent les chevaux de bois, Noblesse oblige, Stazione termini, Pierre et Jacques Prévert, Robert Mennegoz)

    Novembre : Les orgueilleux (Yves Allégret, C28) /vs/---

    Décembre : La tunique (Henry Koster, C29) + "La femme et le cinéma" (La red, Emilio Fernandez, C30) /vs/---

     

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    Quitte à choisir : Rien à redire aux différents choix de Positif mais plusieurs couvertures des Cahiers en imposent. Les films de Kazan, Renoir, Tati, Rossellini et Ophuls sont indiscutables. Celui d'Hathaway un peu moins malgré Marylin. Cerise sur le gâteau : l'affolante Rossana Podesta en couverture du numéro de fin d'année. En revanche, j'ai des Orgueilleux un souvenir relativement pénible. Enfin, il est étonnant de voir l'importance qu'avait Benedek à cette époque. Allez, pour 1953 : Avantage Cahiers.

     

    A suivre...

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1951-1952)

    Mes notes précédentes sur le sujet m'ont laissé insatisfait, je reprends tout. Puisque ma volonté était de retracer deux parcours parallèles, autant me placer résolument au point de départ afin de ne pas donner l'impression que quelque chose manque.

    Il s'agit donc de déterminer crânement qui, des deux principales revues françaises de cinéma, avait raison, en confrontant leurs choix respectifs de films ou de cinéastes mis en couverture. J'en suis conscient, la démarche est contestable, voire totalement idiote. Elle n'est de toute manière, soyez-en sûr, qu'un prétexte à remettre en mémoire ou à faire découvrir de belles unes.

    Nous sommes tous d'accord avec Bo Diddley et les Yardbirds : You can't judge a book by looking at the cover. Il est évident que cette partie émergée de l'iceberg, quelque soit l'intégrité morale et l'honnêteté esthétique des responsables successifs des deux revues, ne dit pas tout de Positif et des Cahiers. D'une part, un choix de couverture pour un mensuel de cinéma est évidemment tributaire de l'actualité. D'autre part, tel film mis en avant à un moment précis pour sa séduction immédiate et pour sa valeur emblématique d'un air du temps, paraîtra de nos jours bien anodin, masquant parfois de surcroît un texte ou un ensemble sur une oeuvre d'une toute autre ampleur parue dans le même numéro. Une fois admis cela, on se rend compte toutefois que, sur la durée, le puzzle prend forme et l'image qui s'en dégage traduit fidèlement l'identité de la revue. Chacune puise d'ailleurs à l'occasion dans l'histoire de ses couvertures, jouant ainsi sur ce lien entre elle et le lecteur : pour fêter son quarantième anniversaire, l'équipe de Positif avait choisi pour chaque année passée une de ses couvertures et programmé le film correspondant lors d'une rétrospective; à l'occasion de leurs 50 ans, les Cahiers avaient reproduit en bas de pages du numéro d'avril 2001 toutes les leurs.

    Enfin, en ces temps où beaucoup de cinéphiles, blogueurs ou non, font la moue devant l'état du cinéma et celui de la critique (je ne suis d'ailleurs pas toujours le dernier à la faire), chacun pourra peut-être mesurer l'importance (ou l'absence) de l'écart entre hier et aujourd'hui et, parallèlement, ceux qui se sont entichés à un moment ou à un autre de l'un des deux titres pourront voir si leur préférence se visualise nettement à travers cette série de couvertures historiques.

    *****

    1951 : Naissance des Cahiers du Cinéma, sous-titrés "Revue du cinéma et du télécinéma". Les parents officiels (rédacteurs en chef fondateurs) sont au nombre de trois : Jacques Doniol-Valcroze, Lo Duca et André Bazin. La première couverture consacre un Wilder mais c'est plutôt Edward Dmytryk et son Donnez-nous aujourd'hui qui se retrouve au centre de ce numéro. Ensuite, ce sont Mankiewicz, Bresson, DeMille, Sternberg, McLaren et Buñuel qui se voient célébrés. Maurice Schérer (Eric Rohmer) écrit son texte "Vanité que la peinture" et l'on se penche sur le nouveau cinéma allemand.

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    Avril : Boulevard du crépuscule (Billy Wilder, Cahiers du Cinéma n°1)

    Mai : Eve (Joseph L. Mankiewicz, C2)

    Juin : Tabou (F.W. Murnau et Robert Flaherty, C3)

    Juillet : Mademoiselle Julie (Alf Sjöberg, C4)

    Septembre : Samson et Dalila (Cecil B. DeMille, C5)

    Octobre : L'auberge rouge (Claude Autant-Lara, C6)

    Décembre : Los olvidados (Luis Bunuel, C7)

    Difficile de trouver mieux que ce film-là et cette photographie pour orner le premier numéro d'une revue cinéphile. Comme Wilder plaçait Gloria Swanson dans l'axe de la lumière du projecteur, les Cahiers voulaient-ils déjà nous montrer le chemin ? Toujours est-il que dans cette année, "blanche" si l'on se place dans l'optique de notre confrontation, ils proposaient pour commencer un sacré tiercé, d'avril à juin.

    *****

    1952 : Pour les Cahiers, l'année commence sous les auspices de Jean Renoir (entretien à l'appui) pour se poursuivre en compagnie de Billy Wilder, John Huston (avec un texte de Gilles Jacob), Orson Welles, Gene Kelly, Charlie Chaplin (par André Bazin puis, entre autres, par Jean Renoir), le producteur Stanley Kramer et le cinéaste d'animation Jiri Trnka. Sont églement proposées des études sur le western, sur l'avant-garde et le cinéma anglais. Une enquête sur la critique est (déjà) publiée, de même que les impressions de quelques rédacteurs revenant des festivals de Cannes et Venise. Après Autant-Lara, Clément, Allégret et Clair sont en couverture : les "jeunes turcs" n'avaient pas encore mordu à pleines dents le cinéma français.

    En mai 52, Bernard Chardère fonde à Lyon la "revue mensuelle de cinéma" Positif. La promesse de periodicité ne pourra guère être tenue que durant les sept premiers mois et il faudra attendre le milieu des années 60 pour que le rythme voulu soit définitivement assuré. Au milieu de la présentation du numéro 1, on peut lire ceci : "Nous voudrions enfin ne pas démériter de la critique de cinéma. Saluons ici nos aînés : les Cahiers du Cinéma, en bonne place dans le haut sillage du regretté Jean-Georges Auriol, Sight and sound, Bianco e nero." Pendant quatre ou cinq ans, la cohabitation fut effectivement cordiale. Le n°1 s'ouvre sur les films d'Autant-Lara et de Buñuel, deux cinéastes destinés à accompagner longtemps (surtout le second) l'histoire de la revue. Le n°3 est presque entièrement consacré à John Huston, intégrant tout de même la première partie d'un long texte de Chardère consacré à Robert Bresson.

    Note : Jusqu'en 1954, les couvertures de Positif étaient vierges de photographies. J'ajoute donc entre parenthèses les films défendus et les thèmes abordés dans ces premiers numéros.

    Janvier : Le fleuve (Jean Renoir, C8)

    Février : Jeux interdits (René Clément, C9)

    Mars : Une place au soleil (George Stevens, C10)

    Avril : Le gouffre aux chimères (Billy Wilder, C11)

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    Mai : La charge victorieuse (John Huston, C12) /vs/ Positif n°1 (L'auberge rouge, Los olvidados)

    Juin : Deux sous d'espoir (Renato Castellani, C13) /vs/ Positif n°2 (Le fleuve, Rashomon)

    Juillet : Un américain à Paris (Vincente Minnelli, C14) /vs/ Positif n°3 (John Huston)

    Septembre : L'homme tranquille (John Ford, C15) /vs/---

    Octobre : La jeune folle (Yves Allégret, C16) /vs/---

    Novembre : Les feux de la rampe (Charlie Chaplin, C17) /vs/ Positif n°4 (cinéma ibérique, La montée au ciel, La grande vie)

    Décembre : Belles de nuit (René Clair, C18) /vs/ Positif n°5 (cinéma soviétique, Deux sous d'espoir, Giuseppe de Santis, Marc Donskoï)

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    Quitte à choisir : Trois premiers numéros de haute volée pour Positif donc et trois couves marquantes des Cahiers, celles consacrées à Renoir, Huston et Chaplin. Jeux interdits ne me bouleverse pas et il y a quand même de bien meilleurs Ford que celui-ci (sous réserve de le revoir). Enfin, sans vouloir négliger le film, je préfère au moins quatre ou cinq autres comédies musicales de Minnelli à cet Américain bien connu. Je ne connais pas les autres. Allez, pour 1952 : Match nul.

    A suivre...

     

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Positif vs Cahiers du Cinéma (2ème manche)

    Après 1961, voyons l'année 1962 :

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    Janvier / Février : Piel de verano (Leopoldo Torre Nilson, Positif n°43) vs Le roi des rois (Nicholas Ray, Cahiers n°127) & Les quatre cavaliers de l'Apocalypse (Vincente Minnelli, C128)

    Mars / Avril : Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda, P44) vs Léviathan (Léonard Keigel, C129) & Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda, C130)

    Mai : Brigitte Bardot (P45) vs "Situation du cinéma italien" (Viva l'Italia !) (Roberto Rossellini, C131)

    Juin : Le combat dans l'île (Alain Cavalier, P46) vs Le tombeur de ces dames (Jerry Lewis, C132)

    Juillet / Août : L'ange exterminateur (Luis Bunuel, P47, ) vs Vivre sa vie (Jean-Luc Godard, C133) & La dénonciation (Jacques Doniol-Valcroze, C134)

    Septembre / Octobre : Marylin Monroe (P48) vs Thérèse Desqueyroux (Georges Franju, C135) & L'homme qui tua Liberty Valance (John Ford, C136)

    Novembre / Décembre : Un vent froid en été (Alexander Singer, P49) vs Procès de Jeanne d'Arc (Robert Bresson, C137) & "Nouvelle vague" (Adieu Philippine) (Jacques Rozier, C138)

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    Mes préférences sont en italiques (parmi les titres que je connais et que je laisse de côté : le Minnelli, dans une veine, celle du mélo flamboyant et torturé, qui n'est pas celle que je privilégie chez lui, le Cavalier, intéressant mais moins réussi que L'insoumis, et le Bresson, l'un des rares sinon le seul de son auteur à m'avoir quelque peu ennuyé).

    N'hésitez-pas à laisser votre avis en commentaires...

    Tendance 1962 : Avantage Cahiers (3 avis)

     

    Note :

    Cléo de 5 à 7 ne fut pas le premier film à se retrouver en couverture des deux revues. Il y avait eu trois précédents :

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    Tiens, dans un état d'esprit EightDayzaWeekien, sauriez-vous me dire quels sont les trois films en question ? Les deuxième (peut-être la plus belle de tout le demi-siècle) et troisième paires ne sont guère difficiles à identifier, la première un peu plus...

  • Bon... alors... finalement... qui avait raison ?

    Positif vs Cahiers du Cinéma

    Après tout, il suffirait peut-être de confronter les couvertures et de compter les points.

    Nous partons de 1961 (la revue située à votre gauche ayant souffert les années précédentes d'un rythme de publication bien trop aléatoire pour être soumise à notre expérimentation hautement scientifique) et nous regroupons sur deux mois pour cause de différence dans le nombre de parutions par an entre les deux revues à cette époque.

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    Janvier / Février : La morte saison des amours (Pierre Kast, Positif n°37) vs Un couple (Jean-Pierre Mocky, Cahiers n°115) & La proie pour l'ombre (Alexandre Astruc, C116)

    Mars / Avril : Un numéro du tonnerre (Vincente Minnelli, P38) vs Le coeur battant (Jacques Doniol-Valcroze, C117) & "La télévision" (C118)

    Mai / Juin : La nuit (Michelangelo Antonioni, P39) vs Shadows (John Cassavetes, C119) & Exodus (Otto Preminger, C120)

    Juillet / Août : Le masque du démon (Mario Bava, P40) vs Jules et Jim (François Truffaut, C121) & Une femme est une femme (Jean-Luc Godard, C122, )

    Septembre / Octobre : Mère Jeanne des Anges (Jerzy Kawalerowicz, P41) vs L'année dernière à Marienbad (Alain Resnais, C123) & Léon Morin prêtre (Jean-Pierre Melville, C124)

    Novembre / Décembre : Viridiana (Luis Bunuel, P42) vs Adieu Philippine (Jacques Rozier, C125) & "La critique" (C126)

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    Je lance le sondage, via les commentaires. N'hésitez-pas à pointer vous aussi, comme je viens de le faire (titres en italiques et avantage donc, pour moi, pour Positif), les oeuvres qui, selon vous, méritaient l'honneur d'une couverture. La validation de cette nouvelle méthode d'évaluation historico-critique (qui se place résolument dans l'air temps, c'est à dire dans une logique de la performance) dépendra en effet du nombre de contributions.

    Tendance 1961 : Avantage Cahiers (5 avis)

     

    Photos originales des couvertures et .