J'ai eu la surprise de découvrir aujourd'hui que j'étais, en compagnie d'Alain Resnais, au centre de la livraison de novembre de la revue Positif (enfin, pour ma part, "au centre" signifie "vers le milieu du numéro"). Adrien Gombeaud, en charge du "bloc-notes" du mois, informe en effet ses lecteurs de l'existence de mon blog en évoquant ma série de confrontations de couvertures des Cahiers du Cinéma et de Positif. D'autant plus que le hasard chronologique de ses brèves place Nightswimming entre Renoir et Pierrot le Fou, je l'en remercie chaleureusement.
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This might just be my masterpiece !
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1976)
Suite du flashback.
1976 : L'événement, dans notre optique de confrontation, c'est le retour des Cahiers à la couverture illustrée (par le biais d'un Charlot menacé par la censure, dessiné par Willem). On trouve cette année-là dans la revue un dossier sur le cinéma algérien, de nombreux textes sur la photographie (numéro spécial en été) et surtout un certain cinéma français (ou francophone) qui se taille la part du lion, à travers les analyses des films de Godard, Ivens, Comolli (qui était alors toujours au comité de rédaction), Tanner, Benoît Jacquot (L'assassin musicien), André Téchiné (Souvenirs d'en France), René Féret (Histoire de Paul), René Allio (Moi, Pierre Rivière...), Chantal Akerman (Jeanne Dielman..., premier texte de Danièle Dubroux). Deux entretiens avec Michel Foucault sont publiés, ainsi que le premier volet d'une série sur la "fiction de gauche".A Positif, chose rare, un rédacteur claque la porte (Louis Seguin). Le numéro de juin propose un retour vers Aldrich, celui d'été un dossier sur le mélodrame et celui de décembre un hommage à Fritz Lang. Parallèlement, tout au long de l'année, sont mis en avant les grands auteurs internationaux de l'époque (à ceux qui se retrouvent en couverture, il faut ajouter notamment Nagisa Oshima à propos de L'empire des sens et Joseph Losey pour Monsieur Klein). Notons enfin un entretien avec Jack Nicholson, paru en novembre.Janvier : Dessin de Willem (Cahiers du Cinéma n°262-263) /vs/ La flûte enchantée (Ingmar Bergman, Positif n°177)Février : Documentation pour La Cecilia de Jean-Louis Comolli (C264) /vs/ La terre de la grande promesse (Andrzej Wajda, P178)
Mars : Nationalité : Immigré (Sidney Sokhona, C265) /vs/ Vol au-dessus d'un nid de coucou (Milos Forman, P179)
Avril : ---/vs/ Une femme sous influence (John Cassavetes, P180)
Mai : Comment Yukong déplaca les montagnes (Joris Ivens et Marceline Loridan, C266-267) /vs/ Cadavres exquis (Francesco Rosi, P181)
Juin : ---/vs/ Casanova (Federico Fellini, P182, là)
Eté : "Images de marque" (la photographie) (C268-269) /vs/ L'adieu aux armes (Frank Borzage, P183-184)
Septembre : La ligne générale (Sergueï M. Eisenstein, C270) /vs/ Mes chers amis (Mario Monicelli, P185)
Octobre : ---/vs/ Barry Lyndon (Stanley Kubrick, P186)
Novembre : Six fois deux (Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, C271) /vs/ Au fil du temps (Wim Wenders, P187)
Décembre : Jonas, qui aura vingt-cinq ans en l'an 2000 (Alain Tanner, C272) /vs/ Mado (Claude Sautet, P188)
Quitte à choisir : Le retour des Cahiers n'est pas encore gagnant, malgré Ivens et Tanner (La ligne générale est un Eisenstein un peu encombré). La Cecilia, Nationalité : immigré et Six fois deux ne sont pas des plus faciles à voir. De toute manière, en 1976, la question est : que pourrait-on bien enlever en face ? Sans connaître le Monicelli, je ne vois que le Bergman (et encore... c'est l'un des films-opéras les plus intéressants). Les neuf autres titres sont indispensables. Allez, pour 1976 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1975)
Suite du flashback.
1975 : Aux Cahiers, l'année démarre en faisant le point sur Mai 68 et la suite, à travers un numéro consacré au cinéma militant, et se poursuit en ferraillant contre le cinéma naturaliste français ("Une certaine tendance du cinéma français" par Daney, Kané, Oudart et Toubiana). Peu de films sont encore étudiés mais l'accent est mis sur India song de Marguerite Duras et Milestones de Douglas et Kramer. Surtout, le Moïse et Aaron de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet est loué sur plusieurs numéros, dont un qui lui est spécialement réservé en octobre.Positif met également en avant Milestones, au milieu de livraisons très portées sur les genres cinématographiques (film criminel, mélodrame, fantastique). Scorsese arrive en trombe et Altman est en couverture deux fois. On trouve des dossiers sur le cinéma de Hong-Kong et sur le cinéma grec (Angelopoulos s'impose) ainsi que sur Marylin Monroe, Orson Welles et Jean Renoir. Ciment s'entretient avec Malick et Alain Masson publie son premier texte dans la revue.Janvier : ---/vs/ Troublez-moi ce soir (Roy Ward Baker, Positif n°165)Février : Cahiers du Cinéma n°256 (Cinéma militant, Palestine) /vs/ California split (Robert Altman, P166)
Mars : ---/vs/ Orson Welles (P167)
Avril : ---/vs/ Que la fête commence... (Bertrand Tavernier, P168, là)
Mai : Cahiers du Cinéma n°257 (Cinéma et histoire, L'ennemi principal) /vs/ A touch of zen (King Hu, P169)
Juin : ---/vs/ Alice n'est plus ici (Martin Scorsese, P170)
Eté : Cahiers du Cinéma n°258-259 (Moïse et Aaron, India song, Milestones) /vs/ Le démon des armes (Joseph H. Lewis, P171-172)
Septembre : ---/vs/ Milestones (John Douglas et Robert Kramer, P173)
Octobre : Cahiers du Cinéma n°260-261 (Moïse et Aaron) /vs/ Le voyage des comédiens (Théo Angelopoulos, P174)
Novembre : ---/vs/ Les trois mousquetaires (Richard Lester, P175)
Décembre : ---/vs/ Nashville (Robert Altman, P176)
Quitte à choisir : Amateurs des Cahiers, patience... Le retour des films en couverture et d'un rythme de parution plus soutenu, c'est pour 76. En attendant, en face, notre goût nous pousse à acquiescer aux choix de California split, du Tavernier, du King Hu et du Lewis. Cela dit, de part et d'autre, il nous reste de gros morceaux à découvrir : les films de Straub, Duras, Kramer, Angelopoulos et le deuxième Altman en question. Allez, pour 1975 : Avantage Positif.
Mise à jour mars 2010 : Moïse et Aaron, ici.
Mise à jour octobre 2010 : Milestones, ici.
Mise à jour décembre 2010 : Le voyage des comédiens, ici.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1974)
Suite du flashback.
1974 : Sous l'impulsion de Daney et Toubiana, les Cahiers reviennent peu à peu aux films, même si cela passe beaucoup par des croisements avec d'autres disciplines (dossier sur le dramaturge Dario Fo, entretien avec Michel Foucault) et que les écrits les plus marquants consistent à s'attaquer au "rétro" (Lacombe Lucien et Portier de nuit dans le même sac). Dans une approche plus "positive", la revue s'attache à défendre René Allio et son Rude journée pour la reine ou le cinéma anti-impérialiste de l'Amérique latine, à travers les films de Jorge Sanjines, Helvio Soto et Miguel Littin.De son côté, Positif change d'éditeur et de maquette, remettant à jour, à cette occasion, son comité de rédaction (suite aux arrivées successives, entre autres, de Michael Henry, Alain Garsault, Hubert Niogret, Olivier Eyquem ou Frédéric Vitoux). Sur le fond, pas de bouleversement. Les forces vives du cinéma français sont bien représentées (entretiens avec Jean Eustache, Louis Malle, Maurice Pialat, Jacques Rivette, Claude Sautet et les débutants Tavernier et Corneau), tout comme les "auteurs-maison" (Rosi, Saura, Coppola, Boorman, Makavejev, Buñuel). Enfin, le numéro de décembre fournit un solide dossier "Amérique latine", décidément au centre des préoccupations politico-cinéphiles de l'époque.Janvier : ---/vs/ Lucky Luciano (Francesco Rosi, Positif n°155)Février : Cahiers du Cinéma n°249 (Helvio Soto, Rude journée pour la reine) /vs/ Casanova, un adolescent à Venise (Luigi Comencini, P156)
Mars : ---/vs/ Zardoz (John Boorman, P157)
Avril : ---/vs/ Dessin de Federico Fellini (P158)
Mai : Cahiers du Cinéma n°250 (Dario Fo) /vs/ Ana et les loups (Carlos Saura, P159)
Juin : ---/vs/ Sweet movie (Dusan Makavejev, P160)
Eté : Cahiers du Cinéma n°251-252 (Histoire d'A, Miguel Littin) /vs/ La furie du désir (King Vidor, P161)
Septembre : ---/vs/---
Octobre : Cahiers du Cinéma n°253 (Jorge Sanjines, La terre promise) /vs/ Le fantôme de la liberté (Luis Buñuel, P162)
Novembre : ---/vs/ Vincent, François, Paul et les autres (Claude Sautet, P163)
Décembre : Cahiers du Cinéma n°254-255 (Chili, Proche-Orient, Kashima Paradise) /vs/ Les dieux et les morts (Ruy Guerra, P164)
Quitte à choisir : Petit retour des Cahiers dans la course avec des choix limités numériquement mais a priori assez pertinents (souvenir fort du documentaire de Yann Le Masson, Kashima Paradise, par ailleurs également défendu par Positif) et, malgré les grands noms, léger coup de moins bien chez la revue d'en-face. Le Rosi, le Comencini, le Makavejev sont seulement, disons, "à voir" et le Boorman peut carrément être évité. Il reste tout même Fellini dessinateur, Vidor, Buñuel, Sautet (et probablement Guerra et Saura). Allez, pour 1974 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1973)
Suite du flashback.
1973 : Les Cahiers du Cinéma s'appuient sur la "plate-forme politique" marxiste-léniniste établie par l'un de ses rédacteurs, Philippe Pakradouni, pour agir, à travers différents groupes de travail, sur le "front culturel révolutionnaire". Le point d'orgue des actions initiées devait être un stage au festival d'Avignon organisé par la revue mais celui-ci se soldera finalement par un échec. Fin 73, Serge Daney prône un retour aux films.Le dernier tango à Paris est l'un des très rares titres évoqués (négativement) par les Cahiers au cours de l'année. A Positif, il divise la rédaction mais Michel Ciment et Gérard Legrand rencontrent Bertolucci. De nombreux autres entretiens sont publiés (avec Raoul Walsh, Robert Altman, Monte Hellman, Robert Mulligan, Jerry Schatzberg, Blake Edwards, Alain Jessua, Michel Deville). L'excellente forme des "anciens" (Buñuel, Huston, Mankiewicz, Cukor, Wilder) est saluée, les Polonais Zulawski et Zanussi sont présentés et, en été, un épais dossier est consacré à Chaplin.Janvier : ---/vs/ Le charme discret de la bourgeoisie (Luis Buñuel, Positif n°146)Février : Cahiers du Cinéma n°244 (groupes de travail sur le front culturel) /vs/ La grande évasion (Raoul Walsh, P147)
Mars : ---/vs/ Loving (Irvin Kershner, P148)
Avril : Cahiers du Cinéma n°245-246 (action culturelle, cinéma militant) /vs/ Le limier (Joseph L. Mankiewicz, P149)
Mai : ---/vs/ La troisième partie de la nuit (Andrzej Zulawski, P150)
Juin : ---/vs/ L'épouvantail (Jerry Schatzberg, P151)
Eté : Cahiers du Cinéma n°247 (action culturelle) /vs/ Le cirque (Charles Chaplin, P152-153)
Septembre : ---/vs/ Cris et chuchotements (Ingmar Bergman, P154)
Octobre : ---/vs/---
Novembre : ---/vs/---
Décembre : Cahiers du Cinéma n°248 (résistance palestinienne) /vs/---
Quitte à choisir : Les Cahiers n'étant encore revenus ni à la photo en couverture ni au cinéma (autre que militant), il n'y a qu'à trier du côté de Positif. On se retrouve alors avec un film inégal mais bouillonnant (Zulawski), un autre méconnu (Loving) et six chef-d'oeuvres (ou peu s'en faut). Allez, pour 1973 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1972)
Suite du flashback.
1972 : Aux Cahiers, le cinéma passe plus que jamais par le prisme de la politique. En mars, Le détachement féminin rouge en couverture annonce un dossier sur la Révolution culturelle chinoise préparé par Joris Ivens et Marceline Loridan. Sur cinq numéros, le seul film contemporain vraiment étudié est celui de Godard et Gorin, Tout va bien. En cours d'année, la couverture perd sa photographie (je signale alors entre parenthèses les principaux thèmes abordés dans chaque numéro). Notons qu'à cette époque arrive aux Cahiers Serge Toubiana.Dans Positif, ce sont notamment les noms de Michael Henry et Christian Viviani qui apparaissent. Tavernier revient sur Henry Hathaway et Ciment rencontre Kubrick. La revue entame une longue histoire avec Robert Altman, poursuit celle avec John Huston (Fat City), soutient Alain Tanner et Jerzy Skolimowski et consacre ses dossiers à Dino Risi, Nagisa Oshima et Charles Walters.Janvier : ---/vs/ Brewster McCloud (Robert Altman, Positif n°134)Février : ---/vs/ La salamandre (Alain Tanner, P135)
Mars : Le détachement féminin rouge (Cahiers du Cinéma, n°236-237) /vs/ Orange mécanique (Stanley Kubrick, P136, là)
Avril : ---/vs/ Au nom du père (Marco Bellocchio, P137)
Mai : Tout va bien (Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, C238-239) /vs/ Les visiteurs (Elia Kazan, P138, là)
Juin : ---/vs/ Liza (Marco Ferreri, P139)
Eté : El Fath (Groupe Dziga Vertov, C240) /vs/ Roma (Federico Fellini, P140) + Index (P141)
Septembre : Cahiers du Cinéma n°241 (Intolérance, Leçons d'histoire) /vs/ Une poule, un train et quelques monstres (Dino Risi, P142)
Octobre : ---/vs/ La cérémonie (Nagisa Oshima, P143)
Novembre : Cahiers du Cinéma n°242-243 (projet de plate-forme, contre le révisionnisme culturel) /vs/ Parade de printemps (Charles Walters, P144-145)
Décembre : ---/vs/---
Quitte à choisir : La quantité ne joue déjà pas en faveur des Cahiers mais à cela s'ajoute ce qui ressemble à un sans-faute de Positif. Le Kubrick et le Fellini sont indiscutables et ces Kazan, Ferreri et Altman-là sont parmi les plus stimulants de leurs auteurs. Les autres titres, que je ne connais pas, semblent aussi importants (Tanner, Bellocchio, Oshima) ou, pour le moins, attirants (Risi, Walters). Allez, pour 1972 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1971)
Suite du flashback.
1971 : Positif continue à équilibrer ses numéros entre regards rétrospectifs vers Hollywood (textes de Bertrand Tavernier sur Wellman et Tourneur, de Robert Benayoun sur W.C. Fields, dossier sur Preminger, numéro spécial Capra) et soutien fervent aux nouveaux auteurs s'affirmant aux quatre coins de la planète cinéma (présentation de Michel Soutter et Jerry Schatzberg, défense d'Arthur Penn, Elio Petri et Claude Sautet, entretien avec Marcel Ophuls pour Le chagrin et la pitié, dossiers Oshima et Makavejev). En 1971, apparaissent les signatures d'Alain Garsault (à propos de Corman et Fisher), Jean-Loup Bourget et Lorenzo Codelli.Le nom d'Oshima se trouve également mis en avant par les Cahiers, à côté de celui des frères Taviani et de Dziga Vertov (le cinéaste russe aussi bien que le groupe du même nom, créé, entre autres, par Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin). Plusieurs textes théoriques de Jean-Louis Comolli, Jean Narboni, Jean-Pierre Oudart ou Pascal Bonitzer sont publiés par la revue. Un numéro spécial Eisenstein est préparé par Bernard Eisenschitz, avant que celui-ci ne soit mis à l'écart de la rédaction. Se détachant du PC, les Cahiers "enjambent" Positif en suivant en cours d'année Tel Quel et Philippe Sollers sur la voie du maoïsme.Janvier : Le cuirassé Potemkine (Sergueï M. Eisenstein, Cahiers du Cinéma n°226-227) /vs/ La reconstitution (Lucian Pintilie, Positif n°123)Février : ---/vs/ Les hommes volants (William Wellman, P124)
Mars : Sous le signe du Scorpion (Paolo et Vittorio Taviani, C228) /vs/ W.C. Fields (P125)
Avril : ---/vs/ Little Big Man (Arthur Penn, P126)
Mai : Dziga Vertov (C229) /vs/ Raphaël ou Le débauché (Michel Deville, P127)
Juin : ---/vs/ Le messager (Joseph Losey, P128)
Juillet : La Nouvelle Babylone (Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, C230) /vs/ W.R. ou Les mystères de l'organisme (Dusan Makavejev, P129)
Août : La cérémonie (Nagisa Oshima, C231) /vs/---
Septembre : ---/vs/ Il est mort après la guerre (Nagisa Oshima, P130)
Octobre : Vladimir et Rosa (Jean-Luc Godard, C232) /vs/ Walking down Broadway (Erich von Stroheim, P131)
Novembre : Le moindre geste (Jean-Pierre Daniel, C233) /vs/ Portrait d'une enfant déchue (Jerry Schatzberg, P132)
Décembre : Vent d'Est (Groupe Dziga Vertov, C234-235) /vs/ La grande muraille (Frank Capra, P133)
Quitte à choisir : Les trois titres choisis d'octobre à décembre par les Cahiers étant bien peu diffusés et Oshima se trouvant pareillement célébré dans le camp d'en face, se remarquent surtout dans leur liste les deux classiques russes d'Eisenstein et Kozintsev-Trauberg. De l'autre côté, aucune aberration apparente et plusieurs titres aimés (le Pinitilie, le Penn, le Deville, le Losey, le Capra). Petite déception personnelle : je ne connais aucun des deux films de "mon" mois, celui de novembre de cette année-là. Allez, pour 1971 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1970)
Suite du flashback.
1970 : Avis de tempête. Positif n'aime pas Othon, film-phare pour les Cahiers. Les esprits s'échauffent d'un numéro à l'autre : tandis que l'on trouve une attaque de 25 pages dans Positif contre les marxistes-léninistes-tendance-PCF des Cahiers, ces derniers rédigent, en compagnie de Tel Quel et de Cinéthique, un manifeste contre les gauchistes positivistes. La querelle, sans doute la plus violente de l'histoire des deux revues, se clôt sur des menaces juridiques. La politique n'adoucit pas les moeurs.Les Cahiers, suite à leur nouvelle orientation idéologique, subissent de nombreuses secousses internes (rupture avec Delahaye et Truffaut, rencontre difficile avec Rohmer). Du point de vue du cinéma, une large place est laissée à Mikhaïl Romm, Miklos Jancso, Luis Buñuel, Robert Kramer et, donc, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Paraissent aussi un dossier sur le cinéma japonais et un numéro spécial consacré au cinéma russe des années vingt, coordonné par Bernard Eisenschitz.Positif consacre un numéro entier au cinéma politique et propose des entretiens avec Kirk Douglas (Les sentiers de la gloire ne sont toujours pas distribués en France), Claude Sautet, Claude Chabrol, John Huston, Franklin Schaffner, John Frankenheimer. Hubert Niogret analyse Woodstock, Michel Ciment rencontre Billy Wilder et Frédéric Vitoux place ses espoirs en Coppola.Janvier : ---/vs/ Les sentiers de la gloire (Stanley Kubrick, Positif n°112)Février : ---/vs/ "La politique" (Les maquis de Guinée Portugaise, P113)
Mars : Le petit garçon (Nagisa Oshima, Cahiers du Cinéma n°218) /vs/ Willie Boy (Abraham Polonsky, P114)
Avril : Espoir (André Malraux, C219) /vs/ Les choses de la vie (Claude Sautet, P115)
Mai : ---/vs/ Alice's restaurant (Arthur Penn, P116, là)
Juin : "Cinéma russe des années 20" (L'homme à la caméra, Dziga Vertov, C220-221) /vs/ L'arrangement (Elia Kazan, P117)
Juillet : Tristana (Luis Buñuel, C222) /vs/ Promenade avec l'amour et la mort (John Huston, P118)
Août : Othon (Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, C223) /vs/---
Septembre : ---/vs/ Les gens de la pluie (Francis Ford Coppola, P119)
Octobre : Eros + Massacre (Yoshishige Yoshida, C224) /vs/ La vie privée de Sherlock Holmes (Billy Wilder, P120)
Novembre : Morocco (Joseph von Sternberg, C225) /vs/ Le conformiste (Bernardo Bertolucci, P121)
Décembre : ---/vs/ Le pays de la violence (John Frankenheimer, P122)
Quitte à choisir : A priori pas grand chose à regretter des deux côtés (un Arthur Penn un peu bancal, peut-être). Ces Buñuel, Vertov, Sternberg, Kubrick, Sautet, Kazan, Wilder et Bertolucci me plaisent et ces Oshima, Straub, Yoshida, Huston, Coppola et Frankenheimer m'attirent. La différence ne se fait donc que sur le nombre de numéros parus dans l'année. Allez, pour 1970 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1969)
Suite du flashback.
1969 : Un regain de tension se fait sentir mais de nombreux ponts subsistent entre les deux revues, qui consacrent chacune des dossiers à Roman Polanski et Miklos Jancso, soutiennent Glauber Rocha, Jacques Rivette, Marco Ferreri ou Nagisa Oshima et fustigent L'armée des ombres de Melville.Pour Positif, Bertrand Tavernier réalise une série d'entretiens avec des scénaristes américains. Le Buñuel de 69 est l'occasion d'un reportage sur le tournage mais, chose rare, déçoit les positivistes quelques semaines plus tard. Pour la première fois, le film d'un rédacteur de la revue est en couverture, celui de Benayoun. L'année, qui aura vu publier les premiers textes pour Positif de Petr Kral et Hubert Niogret, se termine par le choc Tarkovsky.Aux Cahiers, c'est la signature de Bonitzer qui apparaît. La revue propose en février le premier d'une longue série de textes d'Eisenstein. Après de multiples accrocs, le divorce entre les Cahiers et son éditeur propriétaire, Filipacchi, est acté, ce qui provoque une suspension de trois mois de la publication.Janvier : One + One (Jean-Luc Godard, Cahiers du Cinéma n°208) /vs/---Février : Goto, l'île d'amour (Walerian Borowczyk, C209) /vs/ Rosemary's baby (Roman Polanski, Positif n°102)
Mars : Ma nuit chez Maud (Eric Rohmer, C210) /vs/ La voie lactée (Luis Buñuel, P103)
Avril : More (Barbet Schroeder, C211) /vs/ Cérémonie secrète (Joseph Losey, P104)
Mai : La sirène du Mississippi (François Truffaut, C212) /vs/ Paris n'existe pas (Robert Benayoun, P105)
Juin : Capricci (Carmelo Bene, C213) /vs/ Charlie Bubbles (Albert Finney, P106)
Été : Antonio das Mortes (Glauber Rocha, C214) /vs/ Esclaves (Herbert Biberman, P107)
Septembre : Journal du voleur de Shinjuku (Nagisa Oshima, C215) /vs/ Break up (Marco Ferreri, P108)
Octobre : La semence de l'homme (Marco Ferreri, C216) /vs/ Andrei Roublev (Andrei Tarkovsky, P109)
Novembre : La vie est à nous (Jean Renoir, C217) /vs/ Qui tire le premier ? (Budd Boetticher, P110)
Décembre : ---/vs/ Tendres chasseurs (Ruy Guerra, P111)
Quitte à choisir : Intérêt soutenu pour Maud, réel pour More mais mesuré pour La sirène, Antonio et le film de propagande de Renoir. Les titres de Godard, Borowczyk et Oshima sont certes alléchants mais Break up et le Guerra le sont tout autant et les choix de Polanski, Losey, Tarkovsky et Finney sont des plus pertinents. Allez, pour 1969 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
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Cahiers du Cinéma vs Positif (1968)
Suite du flashback.
1968 : En début d'année, c'est "l'affaire Langlois" qui agite le monde du cinéma et dès leurs numéros de mars, les Cahiers et Positif affichent leur soutien au directeur de la Cinémathèque. Dans la foulée surviennent les événements de mai dont les deux revues rendent abondamment compte en juin et juillet, des Etats Généraux du Cinéma au Festival de Cannes en passant par la recension des nombreux films et reportages nés des mouvements de révolte printaniers.Les Cahiers, qui, contrairement à Positif, avaient pendant quinze ans revendiqué un certain désengagement, prennent alors un virage vers une lecture politique des films les conduisant notamment à rejeter le cinéma "officiel". En cette année où Jean-Louis Comolli et Jean Narboni se partagent le fauteuil de rédacteur en chef, la revue publie des numéros consacrés à Jerry Lewis ou Carl Dreyer mais défend surtout un certain cinéma français, celui de Philippe Garrel, de Jean-Daniel Pollet et bien sûr de Jacques Rivette.Positif oscille également entre l'ancien et le nouveau, proposant un retour sur Edmond T. Gréville, des entretiens avec Anthony Mann et Fritz Lang, une présentation de Bernardo Bertolucci et de Fernando Solanas. Deux oeuvres phares sont analysées en profondeur : De sang froid et 2001 (avec un long texte de Michel Ciment en octobre puis, en fin d'année, un entretien avec Stanley Kubrick). En 68 est lancée la première "Semaine Positif" (les cinéastes dont les films sont présentés se retrouvent au sommaire du numéro de février). Enfin, le n°96 voit un cahier rose relatant les événements de mai voisiner avec un riche "lexique de l'érotisme au cinéma".Janvier : Trois sur un sofa (Jerry Lewis, Cahiers du Cinéma n°197) /vs/ Terre en transes (Glauber Rocha, Positif n°91)Février : La veuve joyeuse (Ernst Lubitsch, C198) /vs/ Trio (Gianfranco Mingozzi, P92)
Mars : La mariée était en noir (François Truffaut, C199) /vs/ Guêpier pour trois abeilles (Joseph L. Mankiewicz, P93)
Avril : Henri Langlois (C200-201) /vs/ Metropolis (Fritz Lang, P94)
Mai : ---/vs/ De sang froid (Richard Brooks, P95, là)
Juin : L'amour fou (Jacques Rivette, C202) /vs/ "L'érotisme" (Raquel Welch, P96)
Été : Premier amour, version infernale (Susumu Hani, C203) /vs/ Boom (Joseph Losey, P97)
Septembre : L'amour c'est gai, l'amour c'est triste (Jean-Daniel Pollet, C204) /vs/---
Octobre : Model Shop (Jacques Demy, C205) /vs/ 2001, l'odyssée de l'espace (Stanley Kubrick, P98)
Novembre : La voie lactée (Luis Buñuel, C206) /vs/ Half a sixpence (George Sidney, P99)
Décembre : Vampyr (Carl Th. Dreyer, C207) /vs/ Un soir, un train (André Delvaux, P100-101, là)
Quitte à choisir : Les choix de Metropolis et Vampyr s'annulent (comme ceux des couvertures de l'été, consacrées à deux oeuvres audacieuses mais bancales) mais ensuite les films de Delvaux, Mankiewicz, Brooks et Kubrick surplombent ces Truffaut, Lubitsch et Buñuel-là. Ceux de Lewis, Rivette, Pollet et Demy suffiraient-ils à rétablir la balance, même sans parler du Rocha et du Mingozzi ? Allez, pour 1968 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma