Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Tant qu'il y aura des hommes

    (Fred Zinnemann / Etats-Unis / 1953)

    ■■■□

    tantquilyauradeshommes.jpgLa cause semble entendue. Le message étant martelé depuis des décennies, le moindre cinéphile le sait, parfois même sans l'avoir vu : Tant qu'il y aura des hommes (From here to eternity) (et par extension l'œuvre entière de Zinnemann...) est un film de prestige académique au vieillissement prématuré, rempli de fausses audaces, à peine sauvé par quelques éclairs et des numéros d'acteurs.

    Personnellement, je le trouve assez beau.

    La forme est classique, tantôt discrète, tantôt appuyée. Ce balancement a très vite été convoqué pour établir la preuve d'un manque de style propre. Or, on peut tout aussi bien le juger nécessaire à un film construit sur une série de tensions-explosions. De la fameuse scène de baignade amoureuse entre Deborah Kerr et Burt Lancaster, nous apprécions moins les fougueux baisers que la hâte fiévreuse avec laquelle les deux futurs amants ôtent leurs vêtements pour se tenir face-à-face en tenue de bain (Lancaster étant même, à ce moment-là, cadré au niveau du torse seulement), gestes brusques et libérateurs, que les plans de vagues déchaînées surlignent un peu inutilement. Plus loin, la première des trois explosions de violence jalonnant le récit saisit par sa sècheresse et vient rappeler que Zinnemann signa cinq ans auparavant l'un des meilleurs films noirs de l'après-guerre, Acte de violence. L'affrontement dans ce bar, qui reste finalement au stade de la menace de mort, donne à voir une vivacité de réaction des corps impressionnante. Lancaster notamment semble alors être traversé par une tension phénoménale. Dans ce registre de la force intérieure difficilement canalisée, son partenaire Montgomery Clift n'a bien sûr rien à lui envier. Tous les acteurs du film jouent d'ailleurs magnifiquement, y compris Frank Sinatra dans un rôle pourtant basé en partie sur le pittoresque (celui du "Rital"). Zinnemann les dirige avec précision et la qualité du scénario et des dialogues font le reste.

    En effet, l'écriture y est remarquable, donnant  l'impression d'un film choral tout en donnant une importance graduée aux différents protagonistes, le principal étant le soldat Prewitt interprété par Clift, dont la destinée éclaire indirectement celle des autres. Cette excellence de l’écriture est perceptible dès le début, les rapports, parfois complexes, s’établissant entre les personnages nous intéressant aussitôt. Cet épisode de la vie d’une caserne américaine du Pacifique, clairement situé dans le temps à la toute fin du récit (juste avant, un panneau de signalisation brièvement aperçu à l’arrière-plan fit office, pour moi, de révélation soudaine), est habilement conté en établissant des parallèles assez souple entre deux couples et entre quelques individualités. L’audace que l’on prêtait à Tant qu’il y aura des hommes à l’époque de sa sortie n’est certes guère décelable aujourd’hui. Tout juste distingue-t-on un possible sous-texte homosexuel, passant à travers les regards et les gestes d’affection de Lancaster à l’attention de Clift. Ce qui intéresse le plus n’est de toute façon pas là. Si audace il y a, elle est plutôt dans la volonté qu’a Zinnemann de proposer au public une histoire ambitieuse, intelligente, complexe. Ainsi, la vision de l’armée évite le manichéisme. Le film n’est pas une charge contre l’institution mais une observation critique de l’intérieur. Le soldat Prewitt, son sergent ou son copain envoyé en camp de redressement, ne sont pas des "hommes contre" (en trouve-t-on beaucoup dans l’armée de métier ?), ce sont juste des individualités assez singulière pour que le spectateur s’y attache et des personnes qui, en cherchant à préserver leur dignité, se retrouvent littéralement coincés dans ce carcan militaire qu'ils ne remettent pas fondamentalement en cause. L’ambiguïté de l’approche peut gêner notre bonne conscience, elle n’en est pas moins crédible et juste. A défaut de génie, Zinnemann fait preuve tout au long de son film d’une réelle sensibilité.

  • Tamara Drewe

    (Stephen Frears / Grande-Bretagne / 2010)

    ■□□□

    tamaradrewe.jpgLa Tamara de Stephen Frears étant plus charmante et moins horripilante que la Poppy de Mike Leigh, Tamara Drewe est plus supportable que Be Happy. Cependant, il n'est qu'à peine meilleur. En effet, Frears, partant d'une célèbre BD, signe là une comédie anglaise banale carburant à l'ironie contemporaine mais restant étonnamment vieillotte dans sa forme. Les caractères, détaillés sans nuances, y sont aussi convenus que les intentions du cinéaste paraissent vagues (jamais nous ne voyons vraiment à quoi il veut en venir avec ce récit choral). Son vaudeville campagnard est mou du genou, rarement drôle. L'impression est tenace d'avoir là un film de vieux, dans lequel seuls les personnages les plus jeunes, bien que n'étant pas moins superficiels que les autres, apportent quelques éclairs de vie. On retiendra ainsi, hormis la façon qu'a Gemma Arterton de porter - trop brièvement - short moulant et débardeur, la description d'un rapport maladif entre une jeune fan coincée dans son bled paumé et la célébrité qu'elle vénère (sujet pas toujours bien traité selon les scènes mais rendant le mélange de cruauté et d'empathie plus intéressant ici que lorsqu'il sert à colorer les thèmes de la rivalité artistique ou des déboires amoureux). Split screen, incrustations, brèves visualisations de fantasmes, intertitres saisonniers, utilisation des clichés attachés aux types sociaux dépeints : Frears déroule sans vigueur, sans invention particulière. Son Tamara Drewe, loin de lui faire retrouver la forme, fait surtout penser, avec nostalgie, aux récents films européens de Woody Allen, assez semblables dans leurs données de départ et leurs thématiques mais cent coudées au-dessus en termes de mise en scène.

  • Cahiers du Cinéma vs Positif (1987)

     Suite du flashback.

     

    cdc400.jpgPOS316.JPG1987 : Les Cahiers élargissent officiellement leur comité de rédaction (Antoine de Baecque, Joël Magny...), rendent hommage à Andreï Tarkovski, se retournent vers plusieurs classiques (Murnau, Sirk, Keaton, Mizoguchi, Marilyn Monroe, Stroheim, Michel Simon), défendent Le maître de guerre de Clint Eastwood, Un adieu portugais de Joao Botelho, Hotêl de France de Patrice Chéreau, Soigne ta droite de Jean-Luc Godard, Poussière d'ange, Les ailes du désir, Full metal jacket, Intervista, Yeelen. Ici comme en face, le nombre d'entretiens publiés est élevé : Nanni Moretti, Eric Rohmer, David Cronenberg (La mouche), Oliver Stone, Maurice Pialat, Jean-Pierre Mocky (Le miraculé et Agent trouble), Barbet Schroeder (Barfly), Jacques Doillon (Comédie !), Louis Malle (Au revoir les enfants), Alain Tanner (La vallée fantôme), Bernardo Bertolucci, Michael Cimino (Le Sicilien), Shohei Imamura (Zegen), Jeanne Moreau, Marcello Mastroianni.
    Positif n'est pas en reste, rencontrant également Moretti, Stone, Niermans, Malle, Imamura et Mastroianni mais aussi Serge Gainsbourg (Charlotte for ever), Denys Arcand, Kuji Yoshida (Promesse), Martin Scorsese, Peter Weir (Mosquito Coast), Luigi Comencini (La storia), Théo Angelopoulos (L'apiculteur), Gleb Panfilov (Le thème), Bob Rafelson (La veuve noire), Bill Bennett (Backlash), Paolo et Vittorio Taviani, Ethan et Joel Coen (Arizona Junior), Wim Wenders, John Huston (Gens de Dublin), Nico Papatakis (La photo), Peter Greenaway, Stephen Frears (Prick up your ears), John Boorman, Souleymane Cissé.  De nombreuses pages sont noircies à propos de Coppola, Kubrick, Rosi et Nikita Mikhalkov (Les yeux noirs). Le point est fait sur le nouveau cinéma chinois et taïwanais et la revue s'intéresse au Japon, au Brésil, à l'affiche de cinéma, au muet, à l'animation (entretien avec Paul Driessen). On notera enfin la presence de dossiers sur Frank Capra et Mitchell Leisen et un hommage à Georges Franju.

     

    Janvier : La messe est finie (Nanni Moretti, Cahiers du Cinéma n°391) /vs/ Peggy Sue s'est mariée (Francis Ford Coppola, Positif n°311)

    Février : Quatre aventures de Reinette et Mirabelle (Eric Rohmer, C392) /vs/ Le déclin de l'empire américain (Denys Arcand, P312)

    Mars : La couleur de l'argent (Martin Scorsese, C393) /vs/ La couleur de l'argent (Martin Scorsese, P313)

    Avril : Poussière d'ange (Edouard Niermans, C394) /vs/ Platoon (Oliver Stone, P314)

    Mai : Intervista (Federico Fellini, C395-396) /vs/ Chronique d'une mort annoncée (Francesco Rosi, P315)

    Juin : Intervista (Federico Fellini), Sous le soleil de Satan (Maurice Pialat), Les ailes du désir(Wim Wenders) et Yeelen (Souleymane Cissé) (C397) /vs/ Good morning Babilonia (Paolo et Vittorio Taviani, P316)

    Eté : Marilyn Monroe (C398) /vs/ Ladies of leisure (Frank Capra, P317-318)

    Septembre : Sous le soleil de Satan (Maurice Pialat, C399) /vs/ Les ailes du désir (Wim Wenders, P319)

    Octobre : Full metal jacket (Stanley Kubrick, C400) /vs/ Le ventre de l'architecte (Peter Greenaway, P320)

    Novembre : Le dernier empereur (Bernardo Bertolucci, C401) /vs/ Hope and glory (John Boorman, P321)

    Décembre : Yeelen (Souleymane Cissé, C402) /vs/ Intervista (Federico Fellini, P322)

     

    cdc402.jpgPOS321.JPGQuitte à choisir : Seuls le Capra et les deux films de janvier m'ont jusque là échappé. Beaucoup de grands noms à l'affiche pour une année... plutôt moyenne, car je ferai personnellement la fine bouche à propos de La couleur de l'argent, d'Intervista, de Sous le soleil de Satan, du Ventre de l'architecte, du Dernier empereur. Les Arcand, Niermans, Stone, Rosi sont à mon avis des films estimables mais pas bouleversants. Au-delà de l'évidence Wenders et Kubrick (Full metal jacket restant toutefois le seul des six derniers films du cinéaste à ne pas avoir été mis en couverture de Positif), je suis attaché à Reinette et Mirabelle, à Good morning Babilonia, à Yeelen et à Hope and glory. Allez, pour 1987 : Avantage Cahiers.

     

    A suivre...

    Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

  • Maborosi & After life

    (Hirokazu Kore-eda / Japon / 1995 & 1998)

    ■■■□ / ■■■□

    maborosi.jpgPartant d'une histoire digne du mélo le plus lacrymogène, Maborosi (Maboroshi no hikari) est un film conduit sur une note basse, d'une manière très sûre et très sensible, particulièrement remarquable pour un premier long métrage (de fiction, s'entend, puisque Hirokazu Kore-eda, le futur auteur de Nobody knows et Still walking, avait à l'époque une expérience de documentariste, information qui n'étonne guère et qui explique en partie l'acuité du regard s'exerçant ici).

    Passé un prologue intrigant - visualisation d'une réminiscence du passé de l'héroïne dont la nécessité s'imposera a posteriori tant du point de vue esthétique que psychologique -, éclate l'évidence d'une mise en scène singulière, bien que trouvant un point d'appui revendiqué en celle de Yasujiro Ozu. La durée et la fixité des plans confèrent la même dignité aux personnages de Kore-eda qu'à ceux du maître. Les nombreuses incisions que provoquent des plans d'extérieurs citadins dépeuplés donnent au récit un tempo et un ton très particuliers. Mais une telle reprise serait de bien peu d'intérêt si elle ne s'accompagnait d'une modulation. Les fameux inserts d'Ozu prennent souvent l'allure d'une pause entre deux scènes chargées de paroles et de présence humaine alors qu'ici ils se différencient moins franchement de ce qui les entoure, les dialogues n'abondant pas et les figurants se faisant rares, disparaissant même, autour du couple auquel s'attache la caméra. Enfin, là où le réalisme d'Ozu soutient un discours sur la société japonaise de son temps, celui de Kore-eda entraîne ailleurs.

    La mise en scène de Maborosi produit un effet étrange, comme si l'attention très soutenue au réel finissait par tirer vers l'irréel. Le montage dicte une progression non dramatique, qui ne naît pas de l'enchaînement des événements mais qui accumule les ellipses. Il y a bien un drame, à l'origine, et quel drame !, la mort, par un suicide inexplicable, de l'être aimé. Mais la vie continue avec l'acceptation d'un nouveau partenaire et les changements que cette situation provoque, au potentiel dramatique si fort, sont absorbés par la sérénité apparente de l'ambiance : la relation entre l'homme et la femme semble immédiatement harmonieuse, leurs enfants respectifs s'entendent à merveille... Cette absence d'accrocs peut surprendre. Elle est pourtant d'une certaine vérité.

    Un léger mouvement de bascule finit tout de même par s'opérer, en deux temps. Une onde de choc issue du drame initial, peut-être refoulé jusque là par l'héroïne, se répercute à l'occasion d'un retour sur les lieux de cette vie antérieure puis au moment de la disparition temporaire d'une voisine du village, partie pêcher en mer avant la tempête. La douleur refait alors surface. Kore-eda s'en tient cependant toujours à l'observation digne.

    L'attente de nouvelles de la pêcheuse de crabes s'étire sur plusieurs séquences. Il est toutefois étonnant que, durant ce temps, à aucun moment, la caméra de Kore-eda ne se tourne vers la mer. C'est que les plans de Maborosi, même peuplés de un, deux ou trois personnages, sont déjà creusés par l'absence. Et cela est perceptible dès le début du film : lors du prologue, la grand-mère du personnage principal, alors jeune fille, quitte cette dernière au milieu d'un pont, l'angle choisi soustrayant l'aïeule à notre regard quand elle s'éloigne. La mort est ainsi suggérée, la disparition des uns et le désarroi des autres sont purement affaires de mise en scène.

    Hirokazu Kore-eda tient un équilibre difficile en nous imposant une certaine mise à distance du regard tout en préservant une proximité sensible. Plusieurs plans le concrétisent, très larges, englobant tout le paysage et laissant pourtant entendre parfaitement les voix de ceux que l'on distingue à peine. Voilà qui signe aussi, peut-être, l'accès à une autre dimension, pressentiment qui existait déjà à la vue de quelques admirables compositions plastiques (s'appuyant sur les lignes d'horizon, sur l'architecture "naturelle"), devant l'absence presque irréelle déjà évoquée de l'homme dans certains plans ou encore à entendre cette brève évocation d'une "lumière fantôme" (donnant son titre au film) attirant parfois les êtres qui se perdent alors et laissent derrière eux les vivants, à l'âme entamée, sans réparation possible.

    afterlife.jpgIl est étrange de constater à quel point After life (Wandâfuru raifu) peut être considéré comme l'envers exact de Maborosi, les deux semblant séparés par un miroir sans teint. Le point de vue a changé, nous sommes passés de celui des vivants à celui des morts. Le titre ne ment pas : tout se déroule ici après la vie, dans des limbes à l'organisation bureaucratique. Inversant les données par rapport au premier film, l'argument est ici fantastique mais il subit un traitement parfaitement réaliste. La caméra est le plus souvent portée pour suivre les déplacements des personnages, les échanges entre les nouveaux arrivants et ceux qui les accueillent sont soumis à la frontalité du recueil de témoignages dans les reportages, la lumière naturelle éclaire sans apprêt des décors fonctionnels et rudimentaires.

    Avançant au rythme des jours d'une semaine, le récit génère plusieurs blocs. Le premier est essentiellement composé d'une suite d'entretiens destinés à l'élection d'un souvenir précis chez chacun des vingt-deux morts défilant devant les "fonctionnaires" du lieu. Le procédé entraîne forcément un sentiment de répétition et, comme la situation est d'une grande singularité et que la parole devient l'élément moteur, le spectateur peut se sentir plus "dirigé" dans sa réflexion et ses émotions. L'intérêt ne faiblit pas, cependant, notamment grâce à l'humour discret se faufilant dans les dialogues ("Vous êtes morte hier. Toutes mes condoléances."), au contrepoint apporté par la vie quotidienne des agents, à la surprise provoquée par certains récits, dont les plus émouvants ne portent pas forcément sur les sujets les plus attendus (ainsi du choix d'un souvenir lié à un vol en avion).

    Déjà attachant, le film prend une réelle ampleur en relatant la mise en images des souvenirs des défunts. Ces derniers sont en effet conduits dans un bâtiment transformé en studio, où s'affairent plusieurs techniciens tentant de recréer au plus près l'ambiance qui leur a été demandée. A travers la réalisation de ces petites séquences, Kore-eda célèbre l'artisanat cinématographique. Il insuffle une nouvelle dimension, sans jamais insister, liée à la capacité qu'aurait le cinéma de faire revivre un instant précis. L'émotion de ces hommes et de ces femmes, troublés par cette possibilité offerte, devient la nôtre. Le cinéaste termine son récit à l'aide d'un rouage astucieux du scénario qui laisse les personnages reprendre la main, histoire que l'émotion produite ne soit pas uniquement "réflexive".

    L'œuvre, particulièrement originale, presque ludique, traite avec tact de questions essentielles. Quels souvenirs garde-t-on d'une vie ? Habite-t-on le souvenir d'un(e) autre ? After life complète Maborosi pour donner naissance à un univers artistique délicat et cohérent, hanté par la mort, l'absence, le deuil et l'idée de la trace laissée par la présence humaine.

     

    Chronique dvd pour logokinok.jpg

  • (Pas de) Déception

    inception.jpgMe voilà rassuré.

    Il en aura fait couler de l'encre ces derniers temps cet "événement de l'été"... Dieu sait qu'il était attendu avec impatience, d'ailleurs, par ceux qui avaient accompagné durant les années 2000 l'évolution d'un talent hors-norme. La promesse d'une œuvre d'ampleur, à l'architecture à la fois complexe et accessible, ayant la capacité de réunir ainsi les admirateurs les plus exigeants et le grand public, laissait dans un état d'attente fébrile et légèrement inquiète. Or, une nouvelle fois, la synthèse se fait admirablement entre les morceaux de bravoure et les pauses réfléchies, entre le recours à une certaine tradition et une utilisation pertinente des nouvelles technologies, entre les fêlures intimes et le souffle d'un lyrisme propulsant vers un ailleurs indéterminé, entre la tentation de la rupture et le maintien d'un flot continu. Certes, il faut sans doute que l'esprit "ressasse" quelque peu, tant l'œuvre est riche et appelle de nouvelles visites. On en sort tout de même retourné et heureux. Le buzz savamment entretenu était justifié. Le pari est gagné haut la main. Chapeau Christopher Nol... Euh, non, pardon : Arcade Fire, bien sûr (, ou ) !