Suite du flashback

1997 : L'actualité place Milos Forman, Clint Eastwood, Raoul Ruiz, Tsai Ming-liang, Takeshi Kitano, Alain Resnais, Shohei Imamura, David Lynch (Lost highway), Manuel Poirier (Marion et Western), Chris. Marker (Level five), Robert Guédiguian (Marius et Jeannette), Abbas Kiarostami (Le goût de la cerise) et Wong Kar-wai (Happy together) sous les feux croisés des deux revues (qui rendent dans le même temps des hommages à Robert Mitchum, James Stewart, Marcello Mastroianni et Marco Ferreri).
Les Cahiers accompagnent ces noms de ceux de Wes Craven, John Woo, Pedro Almodovar, Nicolas Philibert (La moindre des choses), Hervé Le Roux (Reprise), Julian Schnabel (Basquiat), Youssef Chahine (Le destin), Johan van der Keuken (Amsterdam global village), pour autant d'entretiens. Dieu sait quoi de Jean-Daniel Pollet, Goodbye South, goodbye de Hou Hsiao-hsien, Grains de sable de Ryosuko Hashigushi, Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard et The blackout d'Abel Ferrara sont aussi à l'honneur. Parallèlement, il est question de rétrospectives Kenneth Anger, Béla Tarr, Jacques Demy et Ritwik Gathak, du cinéma de Tsui Hark, de la restauration de Vertigo, des tournages de Straub et Ossang, de Jean-Pierre Léaud, de Jean-Louis Schefer, de L'abécédaire de Gilles Deleuze, des cinémas nordique et palestinien. On lit aussi des entretiens avec Miou-Miou, Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain (autour du Septième ciel de Benoît Jacquot) et Humbert Balsan. Enfin, signalons qu'Antoine de Baecque devient co-directeur en chef pour épauler Serge Toubiana et que Jean-Marc Lalanne intègre le comité de rédaction.
Du côté de Positif, après celles des cinéastes cités plus haut, il faut noter les rencontres faites avec Peter Greenaway, Al Pacino, Manoel de Oliveira, Atom Egoyan, Shirley Barrett (Love serenade), Sandrine Veysset (Y aura t'il de la neige à Noël ?), Lucian Pintilie (Trop tard), Woody Allen (Tout le monde dit I love you), Tim Burton (Mars attacks !), Arturo Ripstein (Carmin profond), Eric Heumann (Port Djema), Brigitte Roüan (Post-coïtum, animal triste), Philippe Harel (La femme défendue), Francesco Rosi (La trêve) et Jonathan Nossiter (Sunday). La revue étudie le cinéma de John Cassavetes (entretien avec Ben Gazzara), revient sur John Berry, parle du film-catastrophe et consacre ses dossiers au court métrage en France, à Hollywood années 30, aux jeunes comédiens français (avec dix entretiens), au thème "exil et cinéma", au mélo italien, à la comédie musicale, à Stanley Kubrick, et à la critique.
Janvier : Pour rire ! (Lucas Belvaux, Cahiers du Cinéma n°509) /vs/ The pillow book (Peter Greenaway, Positif n°431)
Mars : Sueurs froides (Alfred Hitchcock, C511) /vs/ Larry Flynt (Milos Forman, P433)
Avril : Goodbye South, goodbye (Hou Hsiao-hsien, C512) /vs/ Généalogies d'un crime (Raoul Ruiz, P434)
Mai : Les pleins pouvoirs (Clint Eastwood, C513) /vs/ Les jeunes comédiens français (P435)
Juin : Youssef Chahine (C514) /vs/ Voyage au début du monde (Manoel de Oliveira, P436)
Eté : Scream (Wes Craven, C515) /vs/ Drôle de frimousse (Stanley Donen, P437-438)
Septembre : Volte/Face (John Woo, C516) /vs/ La rivière (Tsai Ming-liang, P439)
Octobre : L'anguille (Shohei Imamura, C517) /vs/ De beaux lendemains (Atom Egoyan, P440)
Novembre : En chair et en os (Pedro Almodovar, C518) /vs/ Hana-bi (Takeshi Kitano, P441)
Décembre : Le septième ciel (Benoît Jacquot, C519) /vs/ On connaît la chanson (Alain Resnais, P442)

Quitte à choisir : Les Belvaux, Forman, Imamura et bien sûr Hitchcock font de belles couvertures. Mais ni Hou Hsiao-hsien, ni Eastwood, ni Almodovar ne m'ont véritablement transporté cette année-là. Pas plus que John Woo, ce qui est pour moi plus habituel. En revanche, je ne connais pas le film de Jacquot. Dans la colonne d'en face, dire que ce Donen n'est pas mon préféré n'a donc guère de conséquence puisque tout le reste me va, notamment la série de couvertures menant de septembre à décembre et qui est tout à fait remarquable. Allez, pour 1997 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma

1996 : Serge Toubiana retrouve son titre de rédacteur en chef des Cahiers, qu'il laisse toutefois à Martin Scorsese le temps de fêter le cinq centième numéro. Au fil de l'année, des entretiens sont réalisés avec Jarmusch, Monteiro, von Trier, Desplechin, Cronenberg et Téchiné, à propos de leurs films respectifs placés en couverture, ainsi qu'avec Xavier Beauvois (N'oublie pas que tu vas mourir), Danièle Dubroux (Le journal du séducteur), Eric Rohmer (Conte d'été), Michael Cimino (Sunchaser), les frères Coen (Fargo), Pascal Bonitzer (Encore), Catherine Breillat (Parfait amour !) et Sandrine Veysset (Y aura-t-il de la neige à Noël ?). Par-delà les nuages, Mission : Impossible, For ever Mozart et La promesse des frères Dardenne ont également les faveurs de la revue. Alain Delon, Alain Cavalier, Caroline Champetier, J.G. Ballard et un trio d'actrices composé de Valeria Bruni Tedeschi, Laurence Côte et Emmanuelle Devos sont rencontrés par les rédacteurs, qui publient parallèlement des ensembles sur la cinéphilie, sur les courts métrages et sur le cinéma indépendant, des études sur Mizoguchi, Siodmak, Frederick Wiseman et Gérard Blain, des hommages à Marguerite Duras, Saul Bass et Christine Pascal, des dossiers sur l'avenir du cinéma (du numérique à l'économie), sur Youssef Chahine et sur Jean-Pierre Melville.
Quitte à choisir : Je n'aime pas beaucoup Les voleurs, ni For ever Mozart, et à peine Par-delà les nuages et Jude, mais les autres titres me conviennent tout à fait. A l'époque, je plaçais, malgré certaines réserves, le Mike Leigh devant le Jarmusch, alors qu'aujourd'hui, me restent en tête beaucoup plus d'images du second que du premier. Si j'ajoute que le De Palma m'est inconnu et que Positif a, à mon goût, un peu trop tergiversé dans sa défense du Desplechin et du (sublime) Cronenberg, je signerai bien pour une nouvelle égalité parfaite, symbolisée par les couvertures jumelles de mars et d'octobre. Allez, pour 1996 : Match nul.
1995 : "Deux révélations chinoises" : en avril, Cahiers et Positif présentent de la même façon à leurs lecteurs les noms de Wong Kar-wai et Tsai Ming-liang. Et les deux revues effectuent le même choix pour la couverture : ce sera Chungking express plutôt que Vive l'amour. Comme souvent, les points communs entre les sommaires sont nombreux au fil de l'année puisque l'on s'intéresse des deux côtés à Noémie Lvovsky, Chabrol, Pialat, Kusturica, Kiarostami, Burton, Kassovitz, Carpenter (L'antre de la folie) et Robert Aldrich (en rétrospective).
Quitte à choisir : Deux consistantes séries de couvertures que, chacune, je vois à peine entâchée d'un ratage, et cela le même mois (les très faibles Rivette et Boorman). Le seul titre qui me soit inconnu est celui de Chahine mais comme je ne peux guère dire si je défendrai encore aujourd'hui L'appât de Tavernier, un score de parité semble s'imposer. Allez, pour 1995 : Match nul.










1989 : La fin de l'année voit les Cahiers changer de formule et modifier légèrement leur comité de rédaction, dans lequel entre notamment Nicolas Saada, tandis que Thierry Jousse en devient le rédacteur en chef adjoint. Au niveau des auteurs, Coppola (Tucker), Cronenberg (Faux-semblants), Moretti (Palombella rossa), Rivette (La bande des quatre) semblent, pour la revue, se détacher mais d'autres cinéastes sont rencontrés au fil des mois : Claude Zidi (pour Deux), Bertrand Blier (Trop belle pour toi), Spike Lee (Do the right thing), Idrissa Ouedraogo (Yaaba), Philippe Garrel (Les baisers de secours), Emir Kusturica (Le temps des gitans). Ganashatru de Satyajit Ray, La fille de quinze ans de Jacques Doillon, Batman de Tim Burton, Abyss de James Cameron et Route One / USA de Robert Kramer font partie des films mis en avant, à côté de textes sur les "films-rock", sur le bicentenaire de la Révolution française ou sur les cinémas hongrois et soviétique, de rencontres avec Tsui Hark, Daniel Auteuil, Rob Reiner, Robby Müller et Adolph Green, d'un spécial cinéma français en mai, d'un retour sur Pasolini, d'hommages à John Cassavetes, Sergio Leone et Jacques Doniol-Valcroze et de deux tables rondes, l'une à propos de Pickpocket de Robert Bresson, l'autre du cinéma français.
Quitte à choisir : Un seul film partagé (et toujours inconnu de mes services, tout comme ceux d'Assayas et Schatzberg, de Sturges et Walsh) mais un bilan finalement équilibré. De chaque côté, la liste paraît cohérente et sans réelle anomalie, même si l'on peut ergoter en quelques endroits (l'accrocheur doublé automnal des Cahiers, les choix positivistes de février et d'octobre...). Allez, pour 1989 : Match nul.
Je découvre aujourd'hui dans le numéro de novembre de