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  • Le couperet

    (Costa-Gavras / France - Belgique / 2004)

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    ddda4d5c9e0840ee06282dfaa2e43379.jpgL'histoire du Couperet, tirée d'un roman de Donald Westlake est assez connue. C'est celle de Bruno Davert, ex-cadre dans la papeterie qui, après deux ans de chômage, décide de décrocher le poste qu'il convoite en éliminant physiquement ses concurrents les plus sérieux et le titulaire en place. Le but de Costa-Gavras est clair et ambitieux et mérite l'attention, puisqu'il s'agit de dénoncer le capitalisme effréné par le biais d'une farce macabre. Si l'intention est là, la mise en oeuvre est tout de même laborieuse. Le film démarre d'emblée par la série de meurtres dont se rend coupable, plus ou moins facilement, Davert. Sa voix-off nous entraîne dans son sillage mais on ne sait pas bien si elle résulte de sa confession à son dictaphone après un assassinat pénible ou si elle nous guide indépendemment de cet événement (qui provoque d'ailleurs chez lui une réaction de malaise profond sinon incompréhensible, au regard de sa relative maîtrise dans les autres occasions, du moins trop proche des clichés habituels). Cet entre-deux empêche d'atteindre vraiment le but recherché : entrer dans la tête de Davert. Une autre ambiguité plombe un peu toute la première moitié du film, celle du non-choix entre la comédie noire (il y a peu de gags) et le polar froid. Le spectateur se retrouve alors dans une position bien inconfortable devant les scènes de meurtre. Ajoutons du mauvais côté de la balance les scènes appuyées censées montrer la montée des soupçons de la femme de Davert, une photographie fonctionnelle voire télévisuelle, et une fâcheuse tendance à faire monter la tension lors des tentatives d'assassinats uniquement par des astuces de scénario (l'irruption répétitive de passants entre "le chasseur de têtes" et ses victimes). Malade d'un sérieux problème de rythme, l'oeuvre semble sombrer petit à petit.

    A mi-parcours, un élément nouveau sauve en partie la mise. L'arrestation du fils fait bifurquer le récit. L'efficacité dont fait preuve Davert pour le sortir d'affaire, surprenante et galvanisante pour le reste de la famille, apporte un nouvel éclairage sur le personnage principal. Une ironie sous-jacente se fait enfin jour avec ces scènes où la famille entière fait corps, jusqu'à rivaliser d'inventions pour détourner les soupçons et se débarrasser des preuves encombrantes. Dès lors, avec la double entrée en jeu de la police, l'intérêt est relancé. Si Costa-Gavras ne tire pas tout le parti possible des fortes scènes émaillant cette deuxième partie, balançant entre convention et singularité, le réalisateur place plusieurs trouvailles pertinentes, du gag du revolver dans la poche du manteau qui cogne contre le glace lors de la visite des enquêteurs à l'arrêt sur image final, en passant par l'endormissement provoquant le face à face avec Machefer. A l'image du film, on ne sait finalement pas trop quoi penser de la performance tant louée de José Garcia. Sur le même thème de la double vie et du glissement vers la folie, il est évident que L'emploi du temps de Cantet et L'adversaire de Nicole Garcia étaient plus impressionnants. Costa-Gavras ne fait pas dans la dentelle en ce qui concerne la dénonciation du système. Il est vrai que l'époque actuelle n'incite pas non plus à la demi-mesure.

  • Allemagne année zéro

    (Roberto Rossellini / Italie / 1948)

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    Allemagne année zéro (Germania anno zero) est sans doute le premier film de Rossellini que j'ai vu à l'adolescence. Mon souvenir particulièrement lointain s'est transformé au fil du temps pour se figer en une forme parfaitement trompeuse : l'idée qu'il s'agissait d'un plaidoyer, d'un appel à la réconciliation, et qu'il se terminait sur le suicide d'un enfant afin d'alerter les consciences. Enfin revu, Allemagne année zéro m'a procuré un sentiment bien différent.

    Tout d'abord, il n'est pas étonnant que le film ait provoqué tant de violentes batailles cinéphiliques au tournant des années 50 (batailles essentiellement idéologiques, la période néo-réaliste de Rossellini venant après quelques films mussoliniens et avant un cinéma tourné vers la grâce), par son esthétique réaliste radicale, par son refus de désigner clairement coupables et victimes et par l'ambiguïté de son dénouement. Pourtant, ce sont bien ces caractéristiques qui font sa grandeur, 60 ans plus tard. Cette force indéniable n'empêche pas de faire remarquer que l'oeuvre ne s'offre pas facilement, tant du point de vue esthétique, que du point de vue scénaristique.

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    Tournant sur place, dans les ruines de l'été 47, Rossellini tente de pallier d'abord aux difficultés techniques induites par son choix d'un réalisme total. On relève donc bien des différences de texture et de lumière d'un plan à l'autre, des changements de vitesse de défilement, de nombreux regards de passants vers la caméra dans les scènes de rues, une interprétation inégale. Cependant, la réputation de Rossellini fait croire à une mise en scène de la transparence, d'où le montage serait absent, laissant la rumeur du monde se faufiler tel quelle. Dans les faits, cela apparaît moins radicalement, surtout dans les séquences familiales, au découpage assez classique. D'autre part, la captation de la vie urbaine par les plans séquences autorise la composition plastique (de plus en plus vers la fin, en suivant Edmund avec les maisons éventrées au fond de l'image). Le réalisme, autant par les gestes du quotidien, est là par une dramatisation du récit qui n'est pas mise en avant mais qui semble résulter uniquement du climat de l'époque, soit les maladies, les patrouilles ou les arrestations. Un élément surprend particulièrement : l'utilisation de la musique. Des orchestrations parcourt des séquences comme "par en-dessous", créant un autre flot expressif, n'accompagnant pas, comme il est d'usage, une évolution de sentiment, mais la commentant presque, sans vraiment la rejoindre. Cette musique démarre souvent en plein milieu de la scène. Il est étonnant de trouver ici une amorce du travail que fera Godard plus tard, avec bien sûr, plus de vigueur.

    Ces caractéristiques esthétiques font déjà d'Allemagne année zéro une oeuvre complexe, difficile à appréhender d'un bloc. En abordant le point de vue moral, l'affaire se complique encore. Rarement un film aura atteint une telle noirceur dans la description d'une période difficile. Tous les maux de la Terre semblent trouver dans ces ruines leur point de convergence. Les Nazis ayant entraînés le monde vers l'abîme, le peuple allemand est condamné à se débattre dans cet enfer. Sans jugement manichéen, sans expliciter le rôle réel que chacun des personnages a tenu les années précédentes, Rossellini, au travers du regard d'Edmund, ne nous épargne rien : les femmes se prostituent, tous trafiquent et volent, chacun méprise son voisin, le grand frère est un lâche, le malade pourrit la vie à tout l'immeuble, l'instituteur abuse des enfants.

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    Nous naviguons dans ces eaux noires jusqu'au fameux dernier quart d'heure du film, qui suit la déambulation du garçon jusqu'à son dernier refuge, duquel il se jettera dans le vide. Son geste restera mystérieux, car Rossellini n'explique pas, il lâche juste quelques signes. Le cinéaste, chose que bien des gens lui ont régulièrement reproché, place à un moment donné cette courte scène de l'orgue de l'église qui retentit, arrêtant un instant la marche des passants et celle d'Edmund. Voici un signe divin qui l'appelle à Dieu ? Peut-être, mais c'est heureusement plus ambigu que cela. D'une part, cette scène fait un écho étrange à celle où, plus tôt, un gramophone résonnait soudainement, au milieu des gravats, d'un discours d'Hitler. D'autre part, Edmund reprend aussitôt son parcours. (Ouverture de parenthèse : parfaitement mécréant, je suis cependant souvent intéressé par les auteurs interrogeant sans cesse leur rapport à la religion, comme dans Les onze Fioretti de François d'Assise de Rossellini ou L'évangile selon St Matthieu, que je ne suis pas loin de considérer comme étant le meilleur Pasolini. Fermeture de parenthèse.). Autre signe éventuel : Edmund est rejeté ou incompris, par son frère et sa soeur qui le laissent quitter la maison, par l'instituteur qui nie lui avoir donné l'idée de tuer son père, et par les enfants qui refuse de le laisser jouer avec eux au football. Mais finalement, plus que ces pistes si peu concluantes, ce qui ressort de la longue marche d'Edmund et de son ascension dans l'immeuble détruit, c'est l'apparition du jeu. Cet enfant de 12 ans joue sous nos yeux pour la première fois, à sautiller, à escalader. Mais de plus en plus dangereusement. Il joue à la mort, puisque de toute façon, celle-ci est partout autour de lui. Il fait "bang bang" avec un pistolet imaginaire, tire sur son ombre, sur son front. Jeu et mort se confondent. Se suicide-t-il ou joue-t-il pour de vrai ? Cette incertitude finale ponctue un film opaque, témoignage non pas d'un chaos, car dans le chaos il y a encore de la vie, mais du néant.

    Photos : dvdbeaver.com & allocine.fr

  • I'm not there

    (Todd Haynes / Etats-Unis / 2007)

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    77104f77a95a6118a3ee974b7f30b23e.jpg- Dis donc mon vieux, là je sors de I'm not there de Todd Haynes.

    - Ah, et alors ?

    - Tu sais, c'est le film sur Bob Dylan.

    - Et alors ?

    - Oh, ça on peut dire que Haynes chamboule toutes les règles du bon vieux biopic hollywoodien.

    - Et alors ?

    - Figure-toi que le personnage de Dylan est interprété par 6 comédiens différents, dont Cate Blanchett et un enfant noir.

    - Et alors ?

    - Ben ça veut dire que Dylan a eu plusieurs vies et qu'il est vain de tenter de le circonscrire à une seule figure. D'ailleurs, son nom n'est jamais cité dans le film. Toutes ses incarnations se présentent avec des patronymes différents.

    - Et alors ?

    - En fait, Haynes veut montrer que la trajectoire du chanteur n'a été faite que de ruptures successives, surtout par refus de répondre aux attentes des médias et du public, qui voulaient en faire un porte-parole.

    - Et alors ?

    - Alors en plus, la narration est totalement destructurée, passant d'une époque à l'autre en changeant de style de mise en scène, mélangeant faux documentaire, fiction classique, fantasmes et illustrations d'écrits ou de chansons de Dylan.

    - Et alors ?

    - Tous les moments forts de sa carrière sont évoqués : la visite à Woody Guthrie mourant, le concert électrifié, la folie londonienne, l'accident de moto...

    - Et alors ?

    - Attends ! Todd Haynes a reprit son carnet d'adresses pour inviter Julianne Moore et Kim Gordon à faire une apparition.

    - Et alors ?

    - Tiens-toi bien, la bande-son offre, au milieu des originaux de Dylan, plusieurs reprises et il n'y a que des gens qu'on aime : Yo la tengo, Sonic Youth, Calexico...

    - Et alors ?

    - Et puis, Charlotte Gainsbourg n'a peut-être jamais été aussi belle.

    - Et alors ?

    - Positif a adoré.

    - Et alors ?

    - Alors c'est interminable. On n'a jamais la possibilité de s'accrocher à un personnage. Tout content de sa trouvaille de départ, Haynes multiplie les regards jusqu'à n'en avoir plus aucun. Même ceux qui aiment bien Dylan et qui ont quelques repères, sont complètement paumés parmi toutes les références codées. Les dialogues se limitent aux sentences poétiques du Maître. Les séquences de concerts ne sont là que pour véhiculer de l'anecdote. L'ensemble fait terriblement regretter la sobriété de Control de Corbijn. Richard Gere ressemble à Bernard Lecocq. Et 2h15 c'est vraiment trop long pour un clip.

    - Bon alors on fait quoi maintenant ?

    - Ben on a qu'à se re-mater le Don't look back de Pennebaker à la maison...

    - OK.

  • De sang froid

    (Richard Brooks / Etats-Unis / 1967)

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    Une belle critique du Dr Orlof sur De sang froid m'a donné envie à mon tour de parler brièvement de ce film, vu pour la première fois il y a un an de cela.

    Cette adaptation de Truman Capote par Richard Brooks est un choc, un vrai. Même pour qui connaît toute l'histoire par le livre. Dès les premières images, dans un noir et blanc magnifique, nous suivons, de la même manière que dans le "roman" de Capote, c'est-à-dire totalement éclatée, les trajectoires des deux tueurs et de leurs futures victimes. Le montage entremêle les scènes (qui se réduisent parfois à un simple plan) avec audace. La mise en scène est clinique mais parfaitement fluide (grâce notamment à la formidable partition de Quincy Jones). Cette sobriété peut faire légèrement regretter l'usage de flash-backs ou la visualisation de fantasmes concernant Perry : cette enfance tourmentée donne une explication psychologique dans un film par ailleurs si remarquablement avare en interprétations (chose surprenante dans un film noir des années 60 hollywoodiennes). Les confrontations entre les enquêteurs et les pères des tueurs en disaient assez de ce point de vue. Ce bémol n'est que broutille, d'autant que les scènes en question ont une force expressive réelle.

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    L'interprétation est admirable, opposant la présence des deux comédiens jouant Perry et Dick (Robert Blake et Scott Wilson) à la sobriété du jeu des interprètes des policiers. L'enquête est traitée avec la même froideur que le reste, ce qui ne l'empêche nullement d'être passionnante. Surtout, la tension provoquée par le montage parallèle du début du film débouche sur le refus par Brooks de montrer le crime. Il arrive plus tard à l'image, cependant, par un récit enchâssé, après l'arrestation des assassins. Et ce morceau de bravoure est glaçant, long, brutal, sans musique, sans concession. On se croirait presque chez Haneke... avant de se retrouver chez Kieslowski. Car la pendaison se révèle aussi éprouvante à soutenir que le meurtre gratuit. Dernier plan: le corps de Perry se balance au ralenti au bout de la corde. Impressionnant.

  • Les chiens

    (Alain Jessua / France / 1979)

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    4a38e09709bd42ca1a90ef95c24dde22.jpgLe docteur Ferret (Victor Lanoux, plutôt bon) s'installe dans une ville de banlieue et s'étonne d'y soigner essentiellement des morsures et de croiser continuellement les habitants accompagnés de leurs chiens de défense. Dans un climat de violence croissante, il rencontre le "fournisseur" de la population en molosses, l'éleveur et maître-chien Morel (Depardieu), qui semble étendre son influence sur toute la cité. Voici donc un film de dénonciation : Jessua montre l'engrenage qui, partant d'un racisme au quotidien et d'une suspicion envers les jeunes, mène un groupe de "bons citoyens" au lynchage de tous ceux qui n'adhèrent pas à leur vision fasciste. Les actes d'un violeur non identifié provoquent la recherche de boucs émissaires, l'obsession sécuritaire est entretenue par celui qui lorgne sur la mairie. La trame est démonstrative et le film n'est pas dépourvu de défauts : les différents groupes sociaux sont schématiquement représentés (les notables, les jeunes, les immigrés), Elisabeth, le personnage féminin principal évolue d'une façon qui rend peu crédible son revirement final en comparaison à la droiture morale que garde de bout en bout le médecin, la résolution de l'affaire de viol est peu convaincante.

    En revanche, une chose fait tenir le film et le rend plutôt réussi : la volonté de Jessua de tirer son histoire vers le fantastique, en utilisant plusieurs leviers mais toujours sur des données réalistes. Comme Buffet froid, Les chiens est un documentaire sur ces villes nouvelles apparues dans les années 70 et comme Blier, Jessua insiste sur la froideur des architectures (pour une action qui semble plutôt avoir lieu en été) et filme beaucoup de nuit. La plus grande étrangeté ne vient pas cependant de ces images de grands ensembles mais de cette omniprésence des chiens. Ici, les gens dînent au restaurant avec leur berger allemand au pied de la table, ne sortent pas sans eux dans la rue, les emmènent dans leur voiture pour chaque déplacement. Toutes ces scènes sont filmées sans effet particulier et en sont d'autant plus étonnantes. Jessua pousse son propos jusqu'au bout : les habitants de la cité deviennent de plus en plus agressifs, semblent se transformer eux-mêmes en animaux (réflexion explicitée inutilement par une remarque de Ferret à Elisabeth). Une séquence aussi excessive que troublante voit Morel pousser Elisabeth vers une libération totale de ses pulsions au cours d'un simple exercice d'attaque pour son chien. L'aspect fantastique devient de plus en plus prégnant sur la fin : le compte réglé de bel façon à Morel, ces voitures en poursuite des fugitifs qui s'arrêtent net comme empêchées de franchir une barrière invisible entourant la ville et un épilogue offrant un cadre en rupture complète par rapport à tout ce qui a précédé. Film à vedettes, message d'alerte politique, description sociologique (l'importance dans ces années-là du terrain de moto-cross) et conte fantastique : curieux mélange pour un résultat imparfait (contrairement à l'excellent Jeu de massacre que Jessua réalisa en 67) mais toujours intéressant.

  • Premier bilan du strip

    En octobre dernier, j'avais proposé ici-même un questionnaire permettant à chacun de dévoiler en toute impudeur ses goûts (et dégoûts) cinéphiliques, des plus affirmés aux moins avouables. En tentant de regrouper les réponses, j'ai été agréablement surpris par le nombre de personnes s'étant prises au jeu. La majorité des listes se retrouvent sur mon billet du 1er octobre, en détail ou en lien. Les autres, vous y avez accès en grande partie chez Neil, où de nombreux commentateurs ont laissé leurs choix. J'ai dénombré à ce jour une bonne vingtaine de listes. C'était assez pour m'amuser à faire un premier bilan.

    1. Plaisir inavouable : Nous nous garderons bien de faire des commentaires sur la question la plus personnelle du lot. Une seul film est cité deux fois : Pretty woman. On trouve globalement trois types de réponses : celles étant certainement liées à des souvenirs d'enfance (Sissi Impératrice, Peur sur la ville, La grande vadrouille...), celles mettant en avant des genres mal-aimés (films d'horreurs ou de guerre), voire des sous-genres (les films de catcheurs chers à Norman Bates), enfin, celles faisant appel au cinéma érotique ou pornographique.

    2. Classique ennuyeux : Quelques noms de cinéastes sortent deux fois, mais pas pour les mêmes films : Carné, Bergman, Tarkovski, Visconti, Ford et Kurosawa. Seuls Welles pour Citizen Kaneet Antonioni pour Blow up ont l'honneur de regrouper deux choix sur une de leurs oeuvres. Ils devraient cependant s'en remettre.

    3. Adoré à l'adolescence puis abandonné : Nous n'avons que des réponses uniques. Deux films de Bertand Blier sont cités (Merci la vie et Buffet froid). Même chose pour Brian DePalma (Pulsions, Scarface) et pour Alan Parker (Angel heart et The Wall), ce dont on est guère étonné.

    4. Chef d'oeuvre méconnu : Cette notion elle-même n'invite pas à trouver des réponses identiques. Difficile également de savoir si un film est réellement méconnu ou pas. Huston et Fassbinder placent deux titres chacun (Fat City, Gens de Dublin, L'année des 13 lunes, Lili Marlene). Seul Wandade Barbara Loden est cité deux fois. Oeuvre singulière et unique réalisation de l'actrice-cinéaste, elle est bien à sa place.

    5. Navet génial : Chacun a une idée différente de ce que peut être un navet génial. Cela va du mauvais film fauché mais jubilatoire (Plan 9 from outer space, Turkish star wars) à la grosse machine hollywoodienne (La passion du Christ) ou au délire de grand cinéaste (Zardoz). Le 6e continentde Kevin Connor et Femme fatalede DePalma sont cités deux fois. Deux propositions font réfléchir : Ludovic lance Sailor et Lulaet Armel von R. le cycle Doisnel de Truffaut.

    6. Film détestable : Un bon nombre de participants se rejoignent dans la détestation de quelques valeurs sûres qui l'ont, pour la plupart, bien cherché. Irréversible et Le vieux fusil sortent grands vainqueurs avec 3 voix chacun, devant C'est arrivé près de chez vous et Rois et reine. Des prix pour l'ensemble de leur oeuvre peuvent être également décernés à Jan Kounen, Luc Besson, Joel Schumacher et Michael Haneke, tous cités au moins deux fois.

    7. Pleurer à chaque fois : L'incompris(Comencini), Tout sur ma mère(Almodovar) et Sur la route de Madison(Eastwood) sont les seuls titres à être proposés deux fois. Donnons la palme à Eastwood qui place aussi Un monde parfait. Dirty Harry fait donc aussi pleurer...

    8. Mourir de rire à chaque fois : L'impossible Mr Bébéde Hawks et La cité de la peur(chut !, on a dit qu'on ne jugeait pas !), sortent deux fois. Parmi les auteurs, Woody Allen, les Marx Brothers et les Monty Python sont le plus souvent cités. Mais le vainqueur, sans aucune discussion possible, est The party, avec 6 voix ! Si l'on ajoute celle de Quand l'inspecteur s'en mêle, cela fait du duo Blake Edwards / Peter Sellers la machine comique la plus dévastatrice de l'histoire du cinéma.

    9. Etre émoustillé à chaque fois : Deux films en ont traumatisé plus d'un : Mulholland Driveet sa scène d'amour saphique entre Naomi Watts et Laura Harring et Crashavec la renversante Deborah Unger. Catherine Deneuve, Dona Reed, Claudia Cardinale et Romy Schneider continuent de titiller la libido des cinéphiles. Concernant les acteurs, le peu de réponses données, par des femmes ou des hommes, empêchent de sortir un nom plutôt qu'un autre. Il est dommage que la proposition par Neil d'une catégorie supplémentaire, intitulée "Me ferait presque virer ma cuti", soit arrivée trop tard. Il aurait été intéressant de voir comment chacun pouvait s'en débrouiller.

    10. Cahiers du Cinéma, Positif ou ni l'un ni l'autre : Quelques uns lisent les deux, beaucoup aucun des deux (9 réponses). Quand il faut choisir, il n'y a pas photo. Personne ne met en avant les Cahiers seuls (sauf Armel von R... jusqu'en 2000), alors que Positif est préféré 7 fois. Les Cahiers est-ce la revue que tout le monde connaît sans la lire vraiment ? Ou bien, comme le suggère Hyppogriffe, devons-nous laisser tomber ces revues afin de passer à autre chose ?

    11. Cinéaste trop vanté : La catégorie qui fait mal d'un côté et qui défoule de l'autre. Celle qui aura provoqué le plus de commentaires. On y trouve sans surprise Godard, Lynch, Tarantino. Spielberg est encore mieux placé, aux côtés de Gus Van Sant, propulsé sur le devant de la scène auteuriste dans les années 2000. Mais une surprise de taille déjouant tous les pronostics, une révélation fulgurante, bouleverse la donne depuis peu : nommé quatre fois, Christophe Honoré porte sous les quolibets tout le poids du délire critique de notre presse hexagonale.

    12. Sainte trinité : La catégorie aux résultats les plus faciles à analyser et les plus parlants de la cinéphilie de chacun. Kubrick et Resnais arrivent en tête avec 4 voix. On trouve ensuite, cités 3 fois, Bunuel, Lynch, Kitano et Kurosawa. Et quantité d'autres à la suite. Parmi ces 6 maîtres, qu'il me soit permis de me réjouir d'y trouver Bunuel, certainement le moins exposé du lot mais pas le moins grand.

    13. Entrée en cinéphilie : Selon son âge et l'époque de sa "révélation" (cela semble aller des années 60/70 aux films de Tarantino pour les plus jeunes), chacun a bien sûr choisi un film différent et pas forcément une oeuvre contemporaine de sa jeunesse (car je doute que Vincent ait découvert La chevauchée fantastique en 1939).

    Voilà pour l'état des lieux à ce jour. J'invite bien sûr ceux qui le souhaitent à apporter eux aussi leur contribution et je remercie encore une fois tous ceux qui ont participé. Et pour terminer provisoirement, petit hommage au Roi :

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    Photo : Peter Sellers dans The Party (petersellersappreciationsociety.com)
  • Buffet froid

    (Bertrand Blier / France / 1979)

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    Tomber par hasard sur le début d'une rediffusion télé de Buffet froid, c'est avoir l'assurance d'être à nouveau pris par le jeu de Blier, de rester jusqu'au bout et de conforter son idée que c'est bien le chef-d'oeuvre (le seul ?) de son auteur. Mettant en veilleuse son goût pour la provocation au profit de celui pour l'absurde, Bertrand Blier peut se permettre les mots d'auteurs les plus irrésistibles. Son père Bernard n'a qu'à les laisser couler, comme il le fait pour celui-là, parmi tant d'autres : "Ca sent le tabac. Et quand ça commence à sentir le tabac, ça veut dire que ça va bientôt sentir le roussi. J'aime pas beaucoup ça...". Du point de vue des dialogues, le film est déjà l'un des plus drôles de tout le cinéma français, restant à l'abri de toute facilité comique (car entendre Bernard Blier dire régulièrement "Vos gueules !" n'est pas vulgaire mais réjouissant). L'étrange trio qui se forme, avec des tempéraments si opposés, marche à merveille. Jean Carmet en chien battu, assassin qui a peur de son ombre, se tient souvent sur le bord du cadre, dans un coin, sauf quand il pique ses mémorables crises. Et dans le rôle d'Alphonse Tram, c'est le Depardieu des années 70, soit cette période bénie où tout lui était possible.

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    Drôle, le film est aussi particulièrement noir. Toutes les dix minutes, une personne est assassinée. Tous les personnages féminins semblent être des anges de la mort. Même la nymphomanie est inquiétante. L'une des trouvailles de génie de Blier, est de situer son histoire nocturne dans ces tours inhabitées, dans ces rues silencieuses et de la finir dans une campagne tout aussi dépeuplée. Car Blier ne stigmatise pas la vie moderne dans les grands ensembles pour proposer ailleurs une échappatoire. Même la campagne est "chiante". Même la musique classique est synonyme de mort (Ah !, le commissaire Morvandieu racontant comment il a "branché sur le 220" le violon de sa femme). Pas la peine de chercher ailleurs à effacer ses cauchemars ou ses pulsions meurtrières, c'est partout pareil.

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    Cette vision terrible de la ville a aussi le mérite de mettre en évidence l'une des grandes qualité du film, souvent peu mise en avant dans les commentaires en comparaison avec les dialogues : sa mise en scène. Blier joue remarquablement des déplacements de ses comédiens dans les halls déserts, derrière les vitres, devant les murs nus, et soigne le moindre de ses mouvements de caméra (tel ce court travelling vers l'ascenseur rouge, curieuse amorce du Shining de Kubrick, et plus sérieusement, utilisation de cette couleur vive reprise au final avec cette barque pétante que dirige l'ange exterminateur Carole Bouquet).

    La perfection atteinte dans l'absurde, le retournement de la morale, le déplacement des conséquences, a dès sa sortie en 79 provoqué des rapprochements avec l'oeuvre de Bunuel, notamment ses derniers films français. Si la proximité est difficile à nier, il me semble cependant que bien des différences peuvent être également soulignées. Le film de Blier obéit, malgré ses divagations, à une ligne narrative claire. Le dénouement referme la boucle de façon parfaite. Et enfin, l'humour bunuelien est beaucoup plus insaisissable et beaucoup moins direct.

    Photos : allocine.fr & artevod.com

  • Baroud

    (Rex Ingram et Alice Terry / France - Grande-Bretagne / 1932)

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    3f539018d8078d13801326b99cd2ac47.jpgRex Ingram, bien oublié aujourd'hui, était l'un des plus prestigieux réalisateurs du temps du muet. Balayé par l'arrivée du parlant, il ne signa comme film sonore que ce Baroud (prononcer baroude, "guerre" en arabe), en tandem avec sa femme Alice Terry. Comme cela arrivait souvent à l'époque, cette coproduction fut tournée en deux versions, l'une française, l'autre en anglais, avec pour cette dernière l'interprétation du premier rôle par Ingram lui-même. C'est la version française que Patrick Brion diffusa en 2007 au Cinéma de minuit.

    Le Maroc sous protectorat français est le cadre d'un mélodrame se nouant entre Zinah, une princesse arabe, son frère soldat Si Hamed, et l'ami de celui-ci, le sergent André Duval, bientôt amant de la première. A cette trame s'ajoutent les attaques, contre la communauté et les militaires, lancées par le chef de bande Si Amarock. Si les premières séquences laissent espérer, par les nombreuses vues documentaires, un regard pertinent (Ingram était apparemment un grand connaisseur du Maghreb et s'est converti à l'islam plus tard), la suite nous fait vite déchanter. Le jeu des comédiens paraît affreusement daté, la palme revenant sans conteste à Roland Caillaux dans le rôle d'André. Tous parlent très dis-tin-cte-ment et avec beaucoup d'emphase. Les scènes de discussions en studio sont particulièrement mauvaises. Petit à petit, le film prend sa place au sein du cinéma colonial de l'époque. Jamais le peuple marocain n'est filmé à hauteur d'homme. Aucun des personnages d'Arabes n'est interprété par un acteur de cette origine : la sud-américaine Rosita Garcia joue Zinah, Philippe Moretti est Si Allal, Pierre Batcheff est Si Hamed et Andrews Engelmann est un impayable Si Amarock. Personne n'essaie même de prendre le moindre accent local. Des touches humoristiques grossières sont portées par des silhouettes secondaires : autour de Mabrouka, la nourrice du palais, très mal jouée par Arabella Fields, cela devient carrément gênant tellement c'est idiot. Le sauvetage de dernière minute, qui de Griffith a gardé la naïveté en oubliant la tension et la poésie, n'avait pas tellement lieu d'être vu que ces Arabes tombent sous les balles comme des mouches (ou comme des Apaches). La seule chose à sauver de ce monument est le traitement de l'affaire d'honneur qu'est la liaison entre André et Zinah. Le dénouement honnête de cette crise étonne agréablement. Mais combien le dilemme aurait-il été ressenti plus fortement si le rôle de Si Hamed avait été donné à un maghrébin ?

  • Profils paysans : le quotidien

    (Raymond Depardon / France / 2005)

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    3f923413e1ed81ede17c834d2b8fb6c9.jpgOn ne redira jamais assez l'importance de revenir de temps en temps vers les travaux des grands documentaristes, afin de laver nos yeux fatigués par les mensonges des reportages télévisés consacrés aux vrais gens. Tout à coup, nous redécouvrons les notions de distance, de montage, de hors-champ.

    Le quotidien est la suite de L'approche, sorti en 2001. Raymond Depardon suit toujours une poignée de paysans de Lozère et de Haute-Loire, pour interroger l'état de la petite paysannerie traditionnelle française, laissée à l'abandon par les politiques nationales et européennes. Si dans le premier film, la caméra ne quittait que rarement la cuisine des fermes, lieu des premières prises de contact et de toutes les transactions, elle suit ici chacun dans les étables ou vers les pâturages. Depardon ne se contente pas de filmer des gestes de labeur. Il s'entretient avec les paysans et ses questions, simples et prosaïques ("Depuis combien de temps êtes-vous à la ferme ?", "Votre père est mort en quelle année ?"...), parfois bouleversantes de franchise ("Je vous trouve inquiet en ce moment, vous n'avez pas le moral ?"), provoquent un dévoilement des personnalités des plus attachants. L'art du portraitiste transpire de ces plans très composés. La caméra fixe ne rattrape un protagoniste que si nécessaire, comme dans la belle séquence finale dans la grange. De larges ellipses, pouvant recouvrir deux ou trois ans, nous mettent brutalement devant l'évidence du temps qui passe, le réalisateur annonçant en amorce de séquence que untel a pris sa retraite ou que l'autre est hospitalisée depuis des mois.

    Le moment le plus marquant du film se trouve certainement en son début. Depardon est avec le vieux Marcel Privat sortant ses chèvres. Il entame la conversation à propos de Louis Brès, paysan voisin que l'on a enterré quelques jours auparavant. Marcel refuse d'en parler, bougonne et s'éloigne sur le chemin. Sans aucun doute, les instants les plus forts dans les grands documentaires sont ceux où l'auteur se heurte à un refus de s'exprimer. En fonction de son caractère, chaque cinéaste réagit alors différemment. Claude Lanzmann pousse toujours plus loin les témoins de Shoah, jusqu'aux larmes. Depardon laisse ses interlocuteurs tranquilles, tout en continuant à filmer leur visage. Dans le magnifique Danse, Grozny, danse (2002), Jos de Putter interrogeait une jeune fille rescapée des violences de la guerre en Tchetchénie, lui demandait ce qu'elle avait vu. Sa réponse unique et définitive ("Je ne peux pas en parler") ouvrait des abîmes.

    La première scène du Quotidien est un enterrement. Les paysans à l'image ont pratiquement tous entre 50 et 90 ans. Les vieux restent seuls, sans rien transmettre. Unique exception au tableau, une jeune femme de 22 ans s'acharne à reprendre une affaire. Mais là non plus, le lien ne se fera pas. Elle se débrouillera donc toute seule. L'oeuvre de Depardon est un témoignage, qui peut de plus rappeler à certains spectateurs des gestes vus dans leur enfance. Son aspect muséal ne vient pas de son esthétique mais bien du sentiment de fin irrémédiable qu'il dégage. Le troisième et dernier chapitre de Profils paysans, intitulé La vie moderne, semble être pratiquement terminé.

  • Mes 10 films préférés de 2007

    1) Le pouvoir d'achat

    2) La sécurité...

    Ah, pardonnez-moi, ....ce n'est pas la bonne liste.

     

    Mes 10 films préférés de 2007 :

    1ers ex aequo/

    La graine et le mulet / Ne touchez pas la hache / Paranoid Park

    4/ 4 mois, 3 semaines, 2 jours

    5/ La question humaine

    6/ Zodiac

    7/ Boulevard de la mort

    8/ Election 1

    9/ Inland Empire

    10/ 12h08 à l'est de Bucarest

     

    Finalement, cette cuvée 2007 aura été bonne. Nul doute que la mise en route l'été dernier de ce blog, à l'influence dépassant largement les frontières (de ma chambre), a stimulé les réalisateurs du monde entier et mettra fin prochainement à la crise du cinéma...

    3 films admirables donc : un faux film social qui se transforme sous nos yeux en tourbillon des sens jusqu'à l'épuisement, une merveille d'adaptation en costumes offrant une leçon magistrale de mise en scène et une nouvelle ode à la jeunesse d'une beauté envoûtante. Il y eut aussi une palme d'or roumaine mémorable, le retour en forme de quelques américains (Fincher revenu de très loin, Tarantino après Kill Bill dans ta gueule), la pépite annuelle de Johnnie To (malgré un Election 2 moins réussi), un film de Nicolas Klotz qui, à l'instar du Kechiche, rappelle à notre cinéma national que la tenue d'un récit n'interdit pas d'être audacieux dans la forme et ce 12h08 à l'est de Bucarest, comédie particulièrement inventive malgré (ou grâce à) un budget équivalent à une journée pour deux à Disneyland. Je n'oublie pas Inland Empire, seul film du lot dont je n'avais pas parlé jusque là. Certes, la longueur est excessive et Lynch joue avec nos nerfs en multipliant les fins possibles jusqu'à cette magnifique séquence de comédie musicale, mais la radicalité et la liberté du geste force l'admiration. Le filmage en DV n'enlève rien au talent visuel habituel. Des séquences sidérantes se succèdent : la pièce aux lapins, la déambulation sur le trottoir de Hollywood Blvd au son du "Black tambourine" de Beck, toutes les variations possibles autour des couloirs inquiétants et ce plan, le seul qui m'ait vraiment fait peur cette année, de Laura Dern se précipitant vers nous avec une bouche terrifiante...

    Sur le banc des remplaçants, une bonne vingtaine de titres se bousculent. Les Allemands se font remarquer avec le beau De l'autre côté et le tendu Pingpong (plus que La vie des autres, intéressant mais très "passeport pour Hollywood"). Bug de Friedkin m'a aussi bien secoué. Catherine Breillat a pris un beau virage avec Une vieille maîtresse. Des grands ont signé des réussites, non pas éclatantes mais sérieuses (Woody Allen, David Cronenberg, Clint Eastwood). Des films assassinés par la critique se sont révélés réjouissants (Le deuxième souffle, Les fantômes de Goya). Parfois, le verre n'était qu'à moitié plein (Les climats, La nuit nous appartient, Still life qui est, quoi que tout le monde en pense sauf moi, le moins bon film de Jia Zhangke), voire à moitié vide (La fille coupée en deux, Good german, Le scaphandre et le papillon). Les gros ratages ne sont finalement pas si graves : on sait que Ozon alterne le pire (Angel) et le meilleur, et Wong Kar-wai se remettra vite de ses nuits à la myrtille.

    Terminons avec le top des films que je n'ai pas vu, par manque de temps ou par absence de séances dans ma salle préférée, par ordre de frustration décroissante : 1- I don't want to sleep alone 2- Les amours d'Astrée et de Céladon 3- Belle toujours 4- Exilé 5- Le metteur en scène de mariages 6- Alexandra (...) 139- Les chansons d'amour 140- La France (...) 327- L'auberge rouge

    Allez, maintenant, au boulot pour 2008.