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Film - Page 14

  • Maléfices (Henri Decoin, 1962)

    **
    Intéressante adaptation du roman de Boileau et Narcejac, qui ne se plante vraiment que sur une scène didactique de projection d'un documentaire sur l'Afrique noire et sur les cinq dernières minutes qui tentent maladroitement de contourner la difficulté du brusque changement de point de vue en quelques pages de la toute fin du livre. Les tête-à-tête manquent un peu de nerf et de mystère malgré la musique bizarre de Pierre Henry. Mais il y a au moins trois atouts. Deux idées fortes du roman sont filmées "en vrai", assurant un étrange réalisme : le passage du Gois à Noirmoutier et le guépard, que les acteurs approchent et caressent sans astuce de montage. Le troisième atout, c'est Juliette Gréco, parfaite dans le rôle de l'ensorcelante Myriam, se superposant exactement à l'image que l'on se fait du personnage à la lecture.

  • Mr. Klein (Joseph Losey, 1976)

    ****
     
    Génial film de cauchemar, où la petite histoire laisse d'abord juste entrer la grande par inserts avant d'être totalement emportée par son flux, et où les absences soudaines du regard de Delon se répercutent dans les miroirs de Losey, où ses gestes sont emprisonnés par ses décors.

  • Journal d'une femme de chambre (Benoit Jacquot, 2015)

    °
     
    Finalement j'ai regardé le Jacquot avant de revoir le Buñuel. Pas forcément une bonne chose si tôt après la lecture du livre mais sans cela je n'aurais de toute façon jamais fait l'effort. C'est fidèle mais incroyablement lisse... avec un dynamisme forcé de la mise en scène (les plans en marche, de dos), une indécision pour traduire la subjectivité de l'héroïne (dialogue classique ou bien réflexions à voix basse pour elle-même ou encore vraie voix off), une balourdise dans les flashbacks... Je ne savais pas que c'était Lindon qui jouait Joseph. Et comment Vincent Lindon pourrait-il faire peur à Léa Seydoux ? Puis la troubler profondément ? Puis la faire sienne totalement ? Même phrase finale que dans le livre, avec Célestine avouant pouvoir maintenant aller jusqu'au crime avec son homme, sauf qu'ici, on n'y croit absolument pas. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que Jacquot fait participer Célestine au vol de l'argenterie par Joseph, parce qu'il n'a pas trouvé le moyen de montrer la montée du désir malsain. Plus tôt, le "Vous êtes comme moi !" lancé par Lindon à Seydoux claque mille fois moins que celui lancé par Francis Lederer à Paulette Godard dans le Renoir (alors que le film de celui-ci est pourtant encore, à ce stade-là, en grande partie, une comédie).

  • Le Journal d'une femme de chambre (Jean Renoir, 1946)

    ***
     
    Les effets de l'inévitable édulcoration sont atténués par la persistance d'une grande originalité, de caractère et de comportement, chez tous les personnages, qu'ils soient loufoques ou tragiques. Quand à la condensation, elle donne loisir à Renoir de laisser exploser sa vitalité. Souvent, on a l'impression de regarder une "Règle du jeu" de poche, mais avec une violence physique accentuée, surprenante, dans le dernier mouvement. Plus généralement, chaque geste surprend par sa vérité : un coup, un sursaut, un rire, une maladresse, rien n'est jamais prévisible, annoncé. Ça s'élargit évidemment aux sentiments, très changeants. Toute l'interprétation est remarquable, Paulette Goddard en tête, qui rend très bien cette versatilité, certes beaucoup plus positive et légère que les tiraillements de la Célestine de Mirbeau.

  • Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

    *
     
    Mince, je n'ai pas trouvé ça terrible du tout. Ni spécialement subversif, ni spécialement original. Toute la construction "policière" laisse vraiment à désirer et Kirsten Stewart joue la fragilité exactement comme d'habitude. En fait, le film m'a paru un peu couillon, à l'image de l'ensemble des personnages (qui, en plus, n'ont pas grand chose de sympathique). Ça m'a fait réévaluer à la hausse le Ethan Coen qui, dans le même genre, avait été beaucoup plus mal reçu.

  • La Vie aquatique (Wes Anderson, 2004)

    *
     
    L'étoile est pour Anjelica Huston et les présences altmaniennes de Bud Cort et Jeff Goldblum (+ Michael Gambon). A part ça, la bande annonce est bien meilleure que le film, comme toujours avec W.A. (seule exception : L'Île aux chiens). Même si ses cadres étaient à cette époque encore un peu vivants, sa narration n'en était pas moins monotone, jusqu'à l'auto-dissolution (Tennenbaum, déjà...). Ennui quasi-immédiat devant cette fantaisie déprimée, ou dépression fantaisiste, je ne sais pas, et devant ce bon goût qui vire au mauvais (la soudaine rébellion de Murray face aux pirates sur le Search & Destroy des Stooges). Et 1 adaptation de Bowie en portugais par Seu Jorge, ça va, mais 12 !!!...