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Film - Page 10

  • Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

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    Mince, je n'ai pas trouvé ça terrible du tout. Ni spécialement subversif, ni spécialement original. Toute la construction "policière" laisse vraiment à désirer et Kirsten Stewart joue la fragilité exactement comme d'habitude. En fait, le film m'a paru un peu couillon, à l'image de l'ensemble des personnages (qui, en plus, n'ont pas grand chose de sympathique). Ça m'a fait réévaluer à la hausse le Ethan Coen qui, dans le même genre, avait été beaucoup plus mal reçu.

  • La Vie aquatique (Wes Anderson, 2004)

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    L'étoile est pour Anjelica Huston et les présences altmaniennes de Bud Cort et Jeff Goldblum (+ Michael Gambon). A part ça, la bande annonce est bien meilleure que le film, comme toujours avec W.A. (seule exception : L'Île aux chiens). Même si ses cadres étaient à cette époque encore un peu vivants, sa narration n'en était pas moins monotone, jusqu'à l'auto-dissolution (Tennenbaum, déjà...). Ennui quasi-immédiat devant cette fantaisie déprimée, ou dépression fantaisiste, je ne sais pas, et devant ce bon goût qui vire au mauvais (la soudaine rébellion de Murray face aux pirates sur le Search & Destroy des Stooges). Et 1 adaptation de Bowie en portugais par Seu Jorge, ça va, mais 12 !!!...

  • La Véritable Histoire d'Abe Sada (Noboru Tanaka, 1975)

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    Enfin découvert cette fameuse "autre version", qui est effectivement un très bon film. La surprise principale est sans doute le mouvement général qui, en quelque sorte, est inversé par rapport à celui d'Oshima entraînant vers la claustration sans retour. Tanaka, lui, impose le huis clos d'entrée pour aller, dans les dernières minutes, vers une libération (malgré le fait que cela se termine sur l'arrestation). C'est moins dérangeant et moins tragique que le chef d'œuvre d'Oshima mais pas moins incarné, tout à fait crédible dans la description de la passion et mis en scène avec une grande intelligence, plastique (l'utilisation du rouge sang) et rythmique (la première moitié est répétitive sans être lassante).

  • Horizon, chapitre 1 (Kevin Costner, 2024)

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    Un geste d'une telle ampleur mérite non seulement le respect mais la vision sur grand écran. Le western, Costner sait y faire, et ne comptez pas sur lui pour moderniser bêtement, pour céder aux effets spéciaux ou pour rigoler de la violence. Ici, l'espace, le vrai, est embrassé en majesté. Les personnages et les lieux sont nombreux, les lignes sont parallèles, croisées ou brisées. Les sentiments n'empêchent pas les pertes douloureuses. La figure héroïque met une heure avant d'apparaître. Trois heures de classicisme cinématographique, dans l'immensité de la Frontière et aux racines problématiques de l'Amérique. Et déjà plusieurs scènes marquantes. A suivre, forcément.

  • The Bikeriders (Jeff Nichols, 2024)

    **
     
    Jeff Nichols veut réaliser son "Equipée sauvage", comme son personnage Johnny veut ressembler à Marlon Brando. Mais 10 ans ont passé et les années 70 approchent, bien plus sombres. Le romantisme du rebelle sans cause est mis en péril, la bande vire au gang, la petite délinquance au crime, le noyau dur est éclaté. Nichols filme sereinement et classiquement, à la fois la violence des comportements et les rapports plus subtils. Construit du point de vue de la femme-témoin, c'est du solide.

  • Parasite (Bong Joon-ho, 2019)

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    Toujours aussi étonnante cette césure, cette faille qui s'ouvre d'un seul coup à l'exact milieu du film et qui engloutit tout le reste sans espoir de remontée, comme ces images spectaculaires d'affaissements de terrain, d'énormes trous, qu'on voit de temps en temps aux infos. (et puis aussi, bien sûr, ce renouvellement rigoureux, par la mise en scène/mise en espace, du thème du sous-sol, en croisant son usage horrifique et sa signification sociale)

  • Supervixens (Russ Meyer, 1975)

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    C'est si éclaté, si excessif, si parodique, si arbitraire, le montage est si rapide, le mixage si bruyant (la musique, qui force l'ambiance et qui appuie tous les effets, devient un peu assommante), les cadrages si expressifs, qu'il est difficile d'y voir autre chose qu'un cartoon, même si c'est un cliché (de Russ Meyer, je n'avais vu que Faster Pussycat...). C'est un univers parallèle, avec un héros qui voit non pas le monde s'accorder à ses désirs mais les devancer, les dépasser, ce qui le désarçonne complètement. Ces femmes délurées et déshabillées, ce devrait être le paradis mais ça vire toujours pour lui au cauchemar. La dernière partie est d'ailleurs franchement onirique, faite de réapparitions et riche en images absurdes. Je dois débarquer en faisant maintenant le lien, mais : un flic taré, du gore, des espaces vides, des angles bizarres, l'enseigne d'un commerce paumé, une même actrice pour deux personnages, une progression par sauts, une discussion sur une route, du déraillement de réalité... Supervixens, c'est un film de Quentin Dupieux... avec beaucoup plus de sexe.

  • Bienvenue à Zombieland (Ruben Fleischer, 2009)

    °
     
    On profite 30 secondes de l'une des plus belles chansons du monde, le Oh ! Sweet Nuthin' du Velvet, et 5 minutes d'une participation un peu amusante de Bill Murray dans son propre rôle. Mais le scénario est débile, le récit est conduit n'importe comment, après 10 premières minutes bien gores ça devient quasi-familial, l'excès de hard rock se veut subversif, la grossièreté du dialogue tente de dissimuler le puritanisme, le casting alléchant passe à travers (Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Emma Stone), le second degré permanent empêche tout attachement aux personnages, et enfin, le dégommage des zombies, sans beaucoup de risque, devient un jeu dont la violence tarantinesque ne parvient pas à masquer un fétichisme des armes puant.